samedi 5 avril 2008

4 avril: from nowhere to Vegas

Bon, après deux buffets à volonté dont nous aurons l'occasion de vous reparler, petit retour sur la journée d'hier.

Réveil grognon à Cedar City, avec nos histoires de water pump plein la tête. Et si jamais il n'a pas reçu la pièce? et si ce n'est toujours pas la bonne? et si on était coincés dans cette horrible ville pour le restant de nos jours?...

Un petit coup de fil à Cheston, et le ciel commence à s'éclaircir. Oui, il a bien notre pièce. On va donc la chercher dans sa boutique, et oui, il a double-checked avec Darrell, promis c'est la bonne.

On reprend la route dans les montagnes et sous la neige jusqu'à Bryce Canyon, le coeur un peu plus léger, on refait une brassée de photos. On arrive, Darrell boit son Coca à la paille. Il nous prend la water pump des mains, fait une gentille blague et sourit. (Darrell est une icône sexuelle universelle: le mécanicien musclé un peu négligé mais tellement sexy, c'est lui.)

Nous avons de nouveau une heure et demi à tuer, ben... on retourne à Bryce Canyon. Trois fois en trois jours, franchement, je connais peu de touristes aussi assidus que nous. On s'installe au dernier point de vue qu'on avait pas encore fait, on s'assied au bord du sentier, un petit geai vient nous tenir compagnie.

L'heure et demi passée, un peu anxieux, nous voilà de retour au garage. Plus de Darrell, mais ses collègues nous accueillent avec un grand sourire: "Good news!" Titine est de retour parmi nous.

Pleins de joie et d'allégresse, nous bafouillons plein de remerciements à transmettre à nos deux sauveurs qui ne sont plus là, et on part, ou plutôt, on déguerpit de Bryce Canyon.

Cette petite mésaventure nous ayant couté non seulement le Lac Powell et Monument Valley, mais aussi le Grand Canyon, il faut que nous nous rattrapions. Alors on fait un petit détour par Zion Canyon. Autant Bryce était tout vertical, avec nos copines les hoodoos, autant Zyon est tout horizontal, les couches de sédiments calcaires se succédant et dessinant de longues lignes dans la roche. On pensait être lassés des cailloux rouges, ben non. C'est magnifique.

Revigorés, on abandonne définitivement les montagnes pour redescendre dans le désert, la plaine, retrouver l'autoroute, les grands panneaux de pub sur le bord, les lotissements déprimants à perte de vue, et bientôt, à l'horizon, la ville lumière, Las Vegas.

La publicité sur le bord des routes est aussi un bon indicateur dans une société. Quand on s'approche de Vegas, pas de pub pour les grands casinos du Strip, mais pour les petits plus populaires de Downtown. Des grandes pubs pour des adults megastore (je ne vous fais pas de dessins), et d'autres, pour des associations de soutien aux slots addicts. Une autre montre une fille laissant son numéro de téléphone et ce slogan "this is not a invitation to rape" (ce n'est pas une invitation à la violer); et une dernière, ma préférée "Is there peace without prayer?" (Y a t il une paix possible sans la prière?)

Las Vegas a déjà, avec quelques panneaux de pub, montré pas mal de ses paradoxes

Nous arrivons à l'heure de pointe, (mais y a t il ici une heure creuse?...) du vendredi soir ou les autoroutes et les aéroports déversent des milliers de touristes venus s'encanailler pour le week end. Après moult détours pour trouver l'entrée de notre hôtel, nous pénétrons enfin dans la pyramide du Louxor. Comme on aurait du s'y attendre, il faut traverser toute la salle de jeu avec nos valises avant de trouver la réception. D'ailleurs, on se fait alpaguer par un homme qui semble vouloir nous rendre service, en nous demandant d'où on vient, combien de temps on reste, on se dit qu'il va nous aider à nous y retrouver. Que nenni, il veut nous fourguer des tarifs réduits sur les spectacles de Vegas. Mais Florent, le Blue Man Group, le cirque du Soleil, Tom Jones, ou les Folies Bergères, ça ne le tente pas. Pas grave, y'a beaucoup d'autres choses à faire à Vegas.

Ayant enfin atteint la réception, nous prenons notre place dans la longue file entre les cordes et attendons notre tour, qu'on nous appelle au guichet. Ca nous rappelle un peu... les guichets de la SNCF... On commence à comprendre que le Luxor est un hôtel grand, mais pas vraiment un grand hôtel. Pas grave, on a une chambre dans la pyramide, avec une fenêtre en pente, et quand on prend l'ascenceur ("l'inclinator"), on a envie de vomir, c'est rigolo.

Après un incontournable "all you can eat" buffet au sous sol de l'hôtel, nous commençons notre tournée de "casinos hopping". Pour être dans le ton, on se fait un peu beau, sans arriver à la hauteur de la faune locale.

Ici, c'est un peu le paradis du mateur, il faut bien l'avouer. Les filles sortent en bande, gloussent beaucoup, boivent et se prennent en photos à tout bout de chant. Elles portent des sortes de minirobes de cocktail flashy, et des talons de 12. Les uniformes de serveuses, dans tous les casinos, rivalisent d'ingéniosité pour être le plus court possible. Il faudra expliquer au patron du Paris Paris (dont le slogan est "everything is sexier in Paris") qu'aucune parisienne ne porte de justaucorps bleu électrique hyper échancré avec une jacquette de majorette...

Bizarrement, c'est à quand même ici que j'ai vu les filles les mieux lookées du pays: des petites poupées genre Amy Winehouse avec robe vintage et maquillage travaillé. Plus rares, mais là.

Et aussi bien sûr, des mariées. On est vendredi soir, il y a un monde fou sur le Strip, en voiture, en limousine, mais surtout à pied, et on croise des tas de mariées, qui, comme toutes les filles, ont mal au pieds. Personne ne se retourne sur leur passage, elles font partie du décor.

Les casinos sont tous plus immenses les uns que les autres, plus incroyables et extravagants qu'on imaginait. Quand on arrive à Vegas, on hurle en disant "que c'est moche", au bout de quelques heures, (et avec l'aide ô combien précieuse d'un verre ou deux), on est tout émerveillés. Mais l'écoeurement n'est jamais loin, quand on voit le stand "shoeshiner" où une employée habillée en soubrette à bas résilles doit cirer les pompes, au sens propre, des clients; quand on voit les gogos danceuses qui se trémoussent en plein air alors qu'il y a un horrible vent très froid, ou quand on passe devant les dizaines de mexicains qui font claquer entre leurs doigts les petites cartes de visites vous promettant, "Andrea, 38$, at your room in twenty minutes, satisfaxxion guaranteed". Avec ou sans pepperoni?

Mine de rien, alors qu'on a l'impression d'avoir rien fait de notre soirée, on est rentrés à 2h du matin, en ayant joué dans au moins 3 casinos, en ayant bu un verre dans deux autres, en ayant fait un tour de grand huit en pleine ville (pour Florent), et ayant voyagé en monorail.

C'est beaucoup trop facile de se ruiner à Vegas...


La route






Les photos




1 commentaire:

romain blachier a dit…

"Is there peace without prayer?"

j'aime beaucoup!