mercredi 2 avril 2008

2 avril: it's a hell of a place to break your car!

Un peu d'histoire, de géographie et de géologie Messieurs Dames. Le Bryce Canyon, est un parc national en forme d'amphithéâtre, un plateau érodé pour être exact, et non un canyon, situé à 2500m d'altitude. Il est constitué d'un paysage étrange, formé de pointes, de pinacles et de clochers en flèche, appelés "hoodoos", ou cheminées de fées, formées au fil des millénaires par l'érosion dans la roche calcaire. Les couleurs rouges orangées viennent de la forte teneur en fer.

Le nom de Bryce Canyon vient du pionnier Ebenezer Bryce, qui est venu s'installer dans le coin avec ses copains mormons dans les années 1870. Découvrant le canyon, il s'est exclamé "it's a hell of a place to loose a cow!" (c'est un sacré endroit pour perdre une vache!)

Tant de bon sens vous épate, n'est-ce-pas? nous aussi.

Ce matin donc, nous entrons dans le parc. Merci à Jérôme pour nous avoir refilé son pass annuel des parcs nationaux, hop, 25 dollars d'économisés. Nous traversons d'abord tout le parc en voiture, jusqu'à Rainbow Point, et projetons de nous arrêter au points de vues et de faire une petite randonnée sur le retour. Il est 10h du matin, il ne fait pas si chaud, le tour en voiture laissera au soleil le temps de chauffer un peu.

Nous roulons donc 30 bornes sur une route toute nickel, bizarrement au milieu des sapins. Pas de pinacles, pas de hoodoos, juste des sapins. A la longue, on se demande si on est bien sur la bonne route.

Arrivés au bout, nous voilà soulagés. Le voilà, notre panorama à couper le souffle. D'après la pancarte, et la montagne qu'on devine au fond, nous avons une visibilité de 160 km devant nous, jusqu'au parc national suivant...

Nous reprenons donc la route en sens inverse, et faisons étape à tous les points de vue. Nous ne sommes pas encore revenus dans la partie la plus spectaculaire et la plus visitée du parc, et pourtant, quelles vues... Les points de vue sont très (trop) bien balisés, et on retrouve les mêmes familles à toutes les étapes. Y compris la bande de motards allemands qui écoutent du disco. et du Queen. et du Tina Turner. Très fort. (je vous jure, véridique.)

Bref, on commence à avoir un stock de photos respectables, et on se remet à faire des blagues sur notre voiture qui fait un bruit, là sur la droite devant, comme un bruit de courroie qui frotte. brave titine. Ah bah tiens, le bruit s'est arrêté.

Ah bah tiens, la voiture aussi s'est s'arrêtée. Plus rien, shut down.

Ca tombe, hmm, "bien", on arrive au parking du super joli point de vue "si vous n'en faites qu'un faites ce lui là"

Histoire de repousser le douloureux moment où il va falloir, euh, appeler quelqu'un et faire quelque chose, on va faire le tour du point de vue, prendre trois photos, mais bizarrement le coeur n'y est pas.

La journée subit à ce moment une sorte de dépression, comme un trou d'air dans les avions. On se demande un peu comment tout ça va finir...

Alors on appelle l'accueil du Parc (par miracle, je capte...),Florent tombe sur une mamie qui lui fait répéter quatorze fois le modèle de la voiture, alors que pourtant, ce n'est pas très compliqué à comprendre "Ford Focus, F O C U S"... Elle nous promet de nous envoyer un Rangers dans "a few minutes".

Une demi heure et un certain nombre de cigarettes plus tard, le Rangers arrive, avec ses grosses blagues genre "so, how are you doing, today, not so good, huh?"
Florent lui montre, oui la courroie, tout ça. Le Ranger prend son téléphone et essaie de joindre une dépanneuse. Sans succès. Il part donc les chercher.

Toujours sur notre parking devant notre paysage époustouflant (on aurait pu tomber plus mal, hein), on se dit que l'après midi va être longue. Et sinon, c'est quoi le liquide vert qui coule vers la roue?

D'après Florent, il faut changer tout le bloc moteur, une histoire de pistons serrés, et serrés, ça veut dire tordus. (alors pourquoi on dit pas tordus, hein?)

Comme évidemment à notre chère agence de location, (vous vous rappelez?) c'étaient un peu des charlatans, et qu'ils nous ont fait promettre de pas sortir de San Diego mais si vous sortez, on le dira pas au patron, on commence à l'avoir mauvaise sur l'assurance dépannage... Ca sent le moisi pour nos économies.

Finalement la dépanneuse arrive assez rapidement, et "Darrell" (c'est brodé sur sa chemise) nous dit que c'est la water pump qui a lâché. Il remorque notre pauvre Ford et nous ramène dans son gros camion jaune jusqu'au garage. Et alors là, on tombe sur une entreprise familiale, qu'ils viendraient du Nevada je serais pas étonnée.

Adorables, ils appellent l'agence de location pour nous (ils ont raccroché au nez de Florent les sagouins), ils appellent plein de garages pour nous dégoter la pièce, ils nous trouvent une chambre à moitié prix pour passer la nuit.

Soulagés d'avoir trouvés un peu de chaleur humaine mais pas plus avancés pour notre bagnole, on va se poser dans la chambre. On mange un bout, et puis on se dit qu'on va pas se laisser abattre.

On a plus de voiture, mais on a toujours pas fait notre randonnée. Et puis on va pas rester à tourner en rond dans notre chambre toute la journée. Alors on retourne chez nos gentils amis au garage, qui font aussi loueurs de voitures, et de buggies, et de vélos, et on se dit, courageux petits voyageurs "on va louer des vélos, et toc"

(changement de rédacteur… Toutes ces émotions, ça fatigue)

Bernice (c'est aussi brodé sur sa chemise) trouve bien l’idée un peu étrange, ça monte et tout, m’enfin, si on y tient, à aller en vélo dans le parc pour faire un bout de randonnée, hein, ma foi, elle ne va pas aller contre les idées bizarres des européens.

Nous partons donc, en vélo, et, oui, ce petit faux plat, à 2300 mètres d’altitude et à vélo, il fait mal, très mal. Nous finissons cependant, rouges, essouflés, mais contents de nous, au départ du sentier, option « on fait court parce qu’il se fait tard » (et qu’on n’est pas vraiment des randonneurs).
Et là, malgré la fatigue, malgré un certain stress, on oublie nos petits tracas pour un moment assez magique, non plus à contempler de loin les hoodoos, mais à se promener parmi elles, recherchant laquelle a une tête de lutin, ou de chat, ou de gousse d’ail. On a même rencontré des américains qui avaient vécu à l’Arbresle (Sheila, si tu nous lis, il y a des chances que tu les connaisses), comme quoi le monde n’est pas si grand…

On a même réussi à remonter, à rejoindre nos vélos, avec un intermède champêtre en compagnie des biches, et à revenir chez Bernice avant que nos carrosses ne se transforment en citrouilles.

Jusqu’ici tout va bien, demain nous faisons les facteurs pour le garagiste (soit on va chercher la pièce à 150 bornes, soit on attend un jour de plus, et le resto est vraiment pas terrible), et on croise les doigts pour que seule la pompe à eau de Titine soit cassée.

Bien évidemment, pas de carte pour aujourd’hui, mais on a quand même les photos !

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Bon, bah, comment dire... ce qui devait arriver arriva... Franchement dites-vous que c'est pas de chance, vous aviez fait les 2 tiers du chemin, pi vous connaissiez à bien la connaître, avec ses ptites blagues, ses ptits bruits, ses ptits fusibles et tout ! Promis je vais prier aussi ce soir pour que ce soit que la pompe et que vous puissiez repartir au plus vite...
En tout cas Bryce c'est aussi très joli sous la neige, ca apporte un touche de douceur en qq sorte, disons moins brut que sans neige...
Pi vous avez bien eu raison de prendre vos ptits vélos pour faire votre balade car ca valait bien le coup. D'ailleurs un détail m'intrigue : ils vous auraient fait payer l'entrée au parc pour 2 véhicules avec vos vélos ???? (et de rien pour le pass annuel)

Plus sérieusement pour finir, si vous prenez du retard et que vous devez zapper des trucs, c'est pas grave si vous allez pas jusquà Page et Monument Valley. En cas de cas de conscience, appelez moi !

Gros bisous

Anonyme a dit…

C'était bizarre, hier, sans le feuilleton quotidien. Et vous connaissez les anciens, pas de nouvelles et tout de suite un soupçon d'inquiétude.
Moi qui connais la mécanique, je sais ce qui s'est passé : vous avez pris la voiture en photo, ça l'a fait rougir et elle a eu trop chaud.
Allez, bon courage.
JP

Anonyme a dit…

je la sentais pas cette bagnole...
et j'avais craint le pire quand vous aviez dit que vous n'étiez pas censés quitter la californie.
et puis de toutes façons j'ai toujours raison!
mais comme on disait avec yamina, les meilleurs souvenirs des vacances, c'est les galères!!
espérons juste que votre compte en banque ne s'en souvienne pas trop...

romain blachier a dit…

ouuuuuuuuuuiiiiiiiiiiiiinnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn!

dans votre malheur dites-vous qu'iol en a qui passent leurs journées à se faire ch.......... devant un écran à Lyon City

Anonyme a dit…

bonjour, vous deux
ouf! ce n'est donc que la water pump. Je vous voyais déjà attachés, de nuit, à un poteau...
Rassurée et impatiente de lire la suite,
yamina

Anonyme a dit…

argh...
je suis de tout coeur avec vous, et pour être honnête visiteuse assidue de votre blog en attendant le petit billet qui nous annoncera votre départ avec adieux déchirant à la famille garagiste super sympa...