samedi 26 avril 2008

Epilogue

Comme dans les concerts, nos nombreux fans nous ont fait remarquer que ce blog se terminait un peu trop vite, et qu'il méritait un petit retour sur scène pour conclure l'aventure en beauté.

Voilà maintenant plus de deux semaines que nous sommes rentrés. C'était pas très drôle. Dans l'avion, c'était un peu la déprime. L'hôtesse de l'air m'a apporté des mouchoirs en me disant "je ne sais pas ce qui t'arrives, pumpkin', mais j'espère que ça va s'arranger, tu es trop mignonne..."
et à chaque fois qu'elle me souriait ou m'apportait un bonbon, j'avais envie de la serrer dans mes bras, histoire de ramener un petit bout d'USA à la maison...

On a retrouvé avec grand plaisir notre bel appart, nos chats, on a pu étudier avec joie les bourgeons et les fleurs sur la terrasse, mais quand même, ce retour à la réalité s'est fait avec le coeur un peu gros.

On a eu la chance de pouvoir partir 3 semaines, de voir des tas d'endroits différents, c'est presque comme si on avait visité plusieurs pays, plusieurs façons de vivre, c'était une véritable aventure, avec en prime le suspense et les rebondissements...

Et c'était bien mieux que tout ce qu'on s'était imaginé. C'était plus grand, plus beau, plus drôle, plus incroyable, plus passionnant que les clichés qu'on avait (enfin peut être surtout moi) sur ce pays extraordinaire.

C'était dépaysant, mais en même temps très familier: on parlait la langue, on regardait les futures saisons de nos séries préférées, et on avait un peu partout cette amusante impression de "déjà vu à la télé". Mais grâce à ce petit confort culturel, on pouvait s'attarder sur les vraies différences entre l'Europe et l'Amérique, on pouvait aller plus loin dans notre découverte. On a été au bout du monde, mais avec ces échos de "comme à la maison".

On a aussi vu de près le fameux monstre de l'économie ultra-libéral. La précarité des petits boulots, les sans papiers à la recherche d'un job au black, la culture toute puissante de l'entreprenariat... Et aussi leurs (quelques) bons côtés: les serveurs hyper attentionnés parce qu'ils sont suspendus à ton pourboire qui sera leur seul salaire, ou l'énergie dégagés par ceux qui croient dur comme fer que tout est possible...

Après avoir pu vivre quelques semaines dans cet autre monde, on comprend un peu mieux le rêve américain. Sans pour autant en rêver aussi, on en revient très attachés à notre vieille Europe, mais aussi plus indulgents envers ce pays et ses habitants qu'il est de bon ton de mépriser.

Et oui, après avoir découvert l'hospitalité rurale au Nevada, les bobos en goguette se payent une petite tranche de relativisme culturel!

Bref, il ne faut jamais dire jamais: j'ai adoré les USA!

Maintenant qu'on est de retour, vous êtes toutes et tous les bienvenus pour un barbecue sur la terrasse, on vous repassera les photos (recadrées, mises en scène, enfin vraiment belles) et on vous racontera tout ce qu'on a oublié de vous écrire!

Cécile et Florent.

lundi 7 avril 2008

Petit cours de commerce, tome 2

J'avais raconté ici le talent du loueur de voiture pour nous refiler une épave au prix d'une Mustang Cabriolet.

Aujourd'hui, alors que, de retour à San Diego, nous sommes allés voir s'il y avait moyen de se faire rembourser la water pump cassée chez nos amis les escrocs de AutoRent (ou Rent4less, chez qui il ne faut pas louer non plus, c'est les mêmes)...

Level One

Ce fut un moment fascinant. On a eu la, euh, chance, de retomber sur n°21 (là, c'est pas comme Darrell, on connait pas son prénom), notre loueur, avec qui on a eu une bonne demie-heure de discussion agitée pour savoir si, oui ou non, il nous avait dit qu'on pouvait sortir de la zone théorique d'utilisation de la voiture. Son argument étant "je vous avais dit que vous n'aviez pas le droit d'aller dans l'Utah", notre argument étant "oui, mais votre voiture est quand même pourrie, Utah ou non".

La partie s'orientait vers un pat, notre ami ayant, certes, le contrat, que j'avais, certes, signé, pour lui, tandis que nous avions pour nous le fait que, bon, on lui avait dit qu'on faisait un road trip, et le fait que, malgré tout, il savait, et nous savions, qu'il nous avait loué une poubelle.

Ce que, paradoxalement, il reconnaissait, tentant même d'en faire un argument :"mais c'est bien parce que nos bagnoles sont pourries qu'on n'autorise pas la sortie du comté de San Diego, et je vous ai bien dit que c'était limité au comté de San Diego" !
Oui, n°21, mais tu ne nous a pas dit, à ce moment, "je n'ai que des épaves, louez ailleurs"...

Bref, il nous propose un moyen terme, on vous rembourse 400 $, vous nous en filez 150 pour la sortie de la zone de couverture, et on en parle plus. OK, admettons, il va donc chercher le fameux owner, sur lequel il n'a cessé de dire du mal pendant ce long débat.

Level Two

Revient donc un autre employé, celui-ci étiqueté Rent4less (qui sont aussi des escrocs, donc), qui s'installe sur l'ordinateur, tape des machins, et, au bout de deux minutes à faire semblant de taper des trucs (probablement pour regarder sur google maps ou on était), nous explique que :

1) On a commis une grave infraction, très grave, en allant en dehors de la zone autorisée
2) La pièce, et ben c'est même pas une genuine Ford replacement, donc, bon, c'est limite si on lui a pas abîmé sa voiture.

D'ou il conclut que :
La pièce, on doit la payer, il remboursera pas. Et qu'on lui doit 450 $ de mileage parce qu'on a été là ou c'était interdit.

C'est là qu'on entre dans le sublime de l'arnaque (et ce n'est qu'un début !!!).

Il nous fait donc une offre : soit on paye 250 $ maintenant, et on oublie tout ça, soit ils transmettent le dossier au legal department, qui nous poursuivra jusque dans la Toundra sibérienne s'il le faut pour récupérer les sous.

Mouais. On est des bonnes poires, mais là, quand même, y'a des limites. Je lui explique donc que, pas de problèmes, qu'il transmette le dossier, et s'il pouvait me confirmer qu'il y aura bien des navettes pour l'aéroport mercredi matin ?

Alors, certes, il n'est plus question maintenant de récupérer de l'argent, mais il prend conscience que pour nous en soutirer, ça ne sera pas si facile qu'il l'espérait. On n'est, en somme, que des demies-bonnes poires. Assez naïfs pour louer des poubelles par tendresse et pour trois semaines, pas assez pour payer une deuxième fois.

Le boss de fin de niveau


Il va donc chercher son chef. Le patron, pourtant jusqu'ici officiellement ailleurs, le Capo dei Capi, The Owner.

Qui arrive, et qui correspond à ce qu'on imagine : chemise blanche un poil ouverte quand même, gourmette, cheveux gominés, accent prononcé. L'ambiance Tarantino est plus que là, pour le coup, surtout quand le mécanicien, 1M60, 110 kilos, le t-shirt gras, et muet (ou en tout cas non anglophone) vient à ses côtés.

Gloups.

Là, ça devient très très très tendu. On n'est plus à ergoter à 50 dollars par ci par là, ça devient menaçant. Et on ne rigole plus. Le boss explique qu'on a fait un truc très grave (oui, ça, on sait), que ça ne va pas se passer comme ça, et me demande les clés pour voir le kilométrage pour qu'on lui paye le mileage fee.

J'ai pas trop, trop envie de lui refiler les clés, là, comme ça, sans plus d'explications. On a encore des bagages dans le coffre, on est à 30 kms de la maison donc rentrer à pied, ça me tente moyen.

Jusqu'ici, on marquait des points, particulièrement en leur rappelant que les pneus slicks ne sont pas légaux en Californie. Là, on perd du terrain. Je tente de proposer "on oublie tout, on s'en va, on se fait pas rembourser", mais là c'est plus une option. Le patron s'est déplacé, ça va pas être pour rien. Je ne veux pas lâcher les clés, et on a encore deux jours de location, après tout.

"Fine ; then I'll declare the car stolen". Gloups. Je lâche les clés de la voiture, entre autres grâce à Jérôme, qui me fait remarquer que ça deviendrait un peu tendu, de rouler à bord d'une voiture volée.

La voiture n'étant pas garée dans les 10 mètres, The Boss donne la clé au Muet, pour qu'il vérifie le mileage et les pneus. Je l'accompagne, j'ai des Adidas Vintage dans le coffre, Cécile me suit, héroïquement, Jérôme reste, avec le 911 sur le Speed Dial pour le cas où.

Le Muet démarre sur les chapeaux de roue, et je nous vois (vraiment, pas juste pour rire) finir enterrés dans le désert ou avec des chaussures en béton au fond de la rade de San Diego. Le ding-ding-ding de sa ceinture non attachée n'aide pas à me détendre vraiment.

On fait le tour du pâté de maison, histoire de pouvoir se garer à proximité de l'agence, et, heureusement, il s'arrête. Descend, constate l'état des pneus, et part rendre compte au Boss.

Nous sommes vivants. Et c'est déjà pas si mal.

Ca turbine dur dans l'office du Capo. Finalement, il sort avec une nouvelle proposition, du genre qui ne se refuse pas : le mileage fait qu'on lui doit 525 $, mais, comme il veut être conciliant, lui nous en doit 400. On lui fait une CB de 125$ et tout le monde est content.

L'heure est à la détente. Je lui explique que, bon, j'avais mal compris pour les clés, c'est pour ça, c'était pas personnel, il comprend bien, il admet que, oui, sa voiture est une épave, on devrait arriver à un deal.

125 $, donc. Il croit encore qu'on est des poires, quart de poires, sans doute ?

En même temps, pas plus envie que ça de partir pour un quatrième round. A ce jeu là, ils seront toujours plus forts que nous, c'est un 3 contre 3, mais ils sont pros, leurs attaques sont coordonnées, nous on est amateurs, et dans 48 heures on repart. Donc l'option "on vous fait un procès", on l'a pas vraiment.

J'en reviens à mes 125 $ : le chiffre ne correspond à aucun mileage, juste à une somme raisonnable. Ca veut dire que l'état des pneus, entre autres, joue en notre faveur, et compense assez largement le fait qu'on a pas respecté les termes du contrat.

On reprend l'ascendant. On va s'en sortir vivant, et pas ruinés.

Game Over


Il me fait ses petits calculs, je reprend calmement la parole. Alors, 400$ pour la pompe, mais si on compte l'interruption du séjour, les nuits d'hôtel supplémentaires, "maybe we can forget it ?"

Sourires, tout le monde est content, dans ma grande tradition du "je me fais avoir et je dis merci" c'est moi qui offre un thank you, et on repart, enfin, direction le mall pour acheter de quoi se saouler un peu.

Bon, ça nous a coûté cher, ça nous a fait rater le grand Canyon, ça fait de bons récits de vacances pour les années à venir, et finalement on s'en sort pas si mal. Et, pire, on ne leur en veut même pas ; comme avec un magicien ou une voyante, finalement, on a été, tout du long, un peu complices de ces arnaqueurs.

Cependant, si vous avez des idées pour leur rendre la vie pénible, ou faire en sorte qu'ils ne fassent plus trop de victimes, vous êtes les bienvenus.

On s'est quand même fait confirmer, plusieurs fois, qu'il y aurait une navette mercredi matin. On prendra quand même le numéro de quelques taxis, parce que j'ai moyen confiance...

Et le reste de la journée ?

Assez zen, finalement ; on a dormi sur la plage, bercés par les Alizés, dorés par le soleil, et la tête nourrie entre l'angoisse de la négo à venir (et que j'ai longuement contée) et celle du retour.

On a, au retour chez Jérôme, fait des courses au Vons, y compris la Pizza géante (spéciale dédicace à Sarah, on a la photo), et un peu de vin pour oublier tout ça.

Et depuis, tels des Saccomano de la location de voiture, on RRRRRRefait le match pour savoir comment, pourquoi, on a loué chez eux. Mais on est un peu saouls donc on a du mal à déterminer ça.

Les photos, la route, le programme du matin, tout ça ?



Y'en a pas, na !

dimanche 6 avril 2008

6 avril: vous reprendrez bien un peu de désert?

Rendons à César ce qui lui appartient: ce fabuleux jeu de mots est de Florent. Nous sommes ce soir de retour à San Diego, après avoir conclu en beauté notre road trip américain.

Au menu des petits et grands mythes américains de la journée: road 66, désert venté, bagdad café.

Le réveil dans notre pyramide ce matin fut un peu douloureux, mais comment un dimanche matin à Las Vegas saurait-il en être autrement? Nous nous sommes vengés sur le "champagne brunch" du Louxor. Même si le champagne n'en est pas vraiment, c'est délicieusement décadent de commencer la journée avec une flûte de sparkling wine.

On a beaucoup roulé aujourd'hui, et nous avons confirmé la règle immuable de tout bon road trip: le moins d'autoroute tu emprunteras, de plus belles aventures tu vivras.

Le bout de route 66 que nous avons pris est un peu défoncé, ce qui fait partie du charme. Une belle autoroute toute neuve la longe, mais quel intérêt, franchement, de faire l'itinéraire le plus connu d'Amérique à côté de la route en question? C'est un peu étrange non? On a croisé quelques doux dingues à pied, d'autres à vélos, et quelques bikers, évidemment

De l'autre côté de la route, une antique voie de chemin de fer, où voyagent lentement d'interminables trains de marchandises. J'ai compté les wagons, je suis arrivée à 116.

La magie des vieilles routes américaines joue à plein. En plein désert, la route à perte de vue, les montagnes à l'horizon, on s'est payé le luxe de quelques frissons en écoutant au milieu de ce paysage l' "Allejulah" de Jeff Buckley.

Petite pause cinématographique au Bagdad Café. Sous un vent incroyable, on s'abrite à l'intérieur de l'antique café, lieu du tournage du film de 1987. La patronne ne semble pas une seconde surprise d'apprendre que nous sommes Français. On découvre en fait, dans le livre d'or qu'elle nous demande de signer, et sur tous les petits mots laissés par les fans de passage que les Frenchies sont extrêmement nombreux à s'arrêter ici. Il y a même un groupe de bretons qui est passé aujourd'hui même, d'après la date dans le livre d'or. Un des employés lance le juke box, évidemment sur Calling You. Le disque, qui doit tourner environ 20 fois par jour, craque comme la moleskine des banquettes. Bizarrement, cette mini usine à touristes est incroyablement authentique... Et les milk shakes sont aussi bons que promis par le Routard. Comme la vitrine arbore une affichette "vote Hillary for President", je me dis que je peux raisonnablement céder à la tradition locale et punaiser une carte de visite au mur!

Après cette petite parenthèse, on a repris la route, et même l'autoroute, laissant derrière nous la route 66 et toute la mythologie des pionniers américains. La fin d'après midi fut longue, un peu monotone, nous laissant tout loisir de repenser à toutes nos folles aventures.

Espérant qu'on aura pu vous faire partager un peu d'évasion...

La route:




Agrandir le plan


Les photos:





ps: demain, on va refaire quelques courses, dernière chance pour passer commande! laissez un commentaire ou par mail sur michauxcecile at gmail.com

5 avril: Las Vegas Parano

On a survécu à une journée à Las Vegas. On a les pieds en feu, le portefeuille amaigri, les rétines brûlées par les néons et les tympans crevés par le gling-gling des machines à sous, mais on l'a fait !

On a traversé une bonne dizaine de casinos, cinq galeries marchandes, petit déjeuner au mousseux, dîné dans le buffet le plus chic de la ville, sorte de téléscopage entre un Flunch et une brasserie Bocuse, marché sur dix kilomètres sur le Strip, quartiers glauques compris, et sans compter les kilomètres parcourus dans les casinos à la recherche de la sortie, écouté Bruce Willis jouer de la guitare, croisé Elvis Presley, et même gagné de l'argent (un peu).

Alors, évidemment, pour tout raconter, ça fait beaucoup - j'espère que les photos complèteront utilement.

Vous faites plus grand en vrai qu'à la tévé

La démesure ne passant pas totalement en photo, il faut imaginer, par exemple, que la mini-tour eiffel qui doit traîner en photo est à l'échelle 1/2.
Oui, oui, je sais, en photo on dirait qu'elle fait 25 mètres, mais non. Elle en fait 150. Tout comme la pyramide dans laquelle nous dormons, qui est à l'échelle exacte de celle de Gizeh.

Mais quand tous les casinos font, chacun, plusieurs hectares, quand la rue principale compte douze voies, ça fausse un peu la perspective. Ce qui nous a d'ailleurs coûté cher, puisque "ça a pas l'air bien loin, on y va à pieds".

D'autant que, dans les casinos, c'est facile de rentrer, mais sortir ou trouver un point précis, quel qu'il soit, n'a rien d'évident.
C'est un peu comme à Ikea, mais en plus grand, et sans les raccourcis : il faut passer partout (et surtout par les machines à sous) pour trouver les trucs utiles, que ce soit les restrooms, le restaurant, le comptoir de l'hôtel ou, pire, et là il faut avoir une boussole et de la mémoire pour reconstituer son trajet initial, la sortie.

La réalité, c'est un concept relatif

Un autre élément déstabilisant (et qui participe à la perte de toute notion de temps), c'est la manie des ciels bleus.
Vous allez me dire, Vegas, désert, fait chaud, évidemment que le ciel est bleu.

Non, là, le ciel est bleu dedans. Le plafond, quoi. Avec des nuages, des levers de soleil, et même parfois des orages, avec pluie et éclairs, oui, oui.
Jumelé avec une reconstitution (généralement plutôt, euh, disneylandienne) de, dans le désordre, la Rome antique, Venise, Paris, un souk oriental, l'effet est assez saisissant.

Quand on retrouve deux secondes de lucidité, ce qui est super-facile en nous lisant et beaucoup moins in vivo, on se dit que c'est complètement con, et qu'une verrière serait plus naturelle et appropriée.
Mais, 98% du temps, on est plutôt en mode Garance (ou autre fille d'un âge compris entre 2 et 6 ans) au pays des merveilles : on trouve tout très très beau, et très bien imité, on admire les gondoliers barbotant dans le canal (en intérieur, toujours, bien sûr), on trouve ça génial, et on file remettre quelques dollars dans une machine à sous.

On a ainsi lentement remonté le strip, pendant que la ville s'éveillait sur le coup des 17 heures (à vue de nez, ici le temps n'existe pas), puis, à la nuit tombée, on s'est lancés dans l'aventure de se rendre downtown : c'est à côté, puisque c'est juste au bout de la rue !

Walk on the empty sidewalk

Oulala, que c'était pas une bonne idée. En effet, entre le Sud des gros casinos kitsch, et le nord des vieux casinos kitsch (mais autrement), il y a cinq kilomètres de rien, mollement éclairés par quelques wedding chapels pas super tentantes et des motels, qui ont, certes, le charme discret de ces établissements pas rénovés depuis 1970 et dans lesquels les méchants des films de Blaxploitation élisent domicile, mais l'inconvénient de laisser à penser qu'un méchant va apparaître à tout moment.

Et là, plus de taxis, plus de valets pour appeler de taxis, plus d'arrêts de bus, plus rien, en fait.

De l'ombre à la lumière

Enfin, après un demi-siècle de marche environ (à vue de nez, on a du faire 15 kms dans la journée, quand même), des néons sont réapparus au loin : Fremont Street, enfin !

Une rue piétonne (c'est dingue), avec pleins de casinos à l'ancienne, avec des milliers d'ampoules (pas à économie d'énergie, vu la chaleur dégagée) pour faire clignoter tout ça, une faune légèrement différente, sensiblement plus "girl next door" et joyeusement éméchée. Après le désert de parkings et de boutiques de tatouage sales, ça.... repose, paradoxalement.

Soudain, à minuit, tout s'éteint.
Le moment, non pas de se souhaiter bonne année, mais pour un son et lumières, la dite rue étant recouverte d'une tendue qui fait aussi écran géant. Bon, on peut débattre sur la qualité artistique du spectacle, globalement pas pire qu'une projection le huit décembre place des terreaux, mais l'ambiance est joviale.

On finit la soirée au Golden Nugget, dont le nom, depuis notre découverte du Nevada à Carson City il y a déjà bien longtemps, nous inspire. On fait bien puisque, pour disperser le goût amer de notre traversée du désert, il nous offre, coup sur coup, d'abord un gain colossal de 20 $, puis, dans un des bars du casino, un concert de vieux routiers, efficaces, drôles, et avec le sosie de Bruce Willis à la guitare pour ne rien gâcher.

L'occasion aussi de découvrir que les américaines, quand elles s'amusent, font vraiment yiiiiiii comme Sharon Stone dans Casino, et pew comme Jackie dans That 70's show.

Demain, retour sur la route et à San Diego, avec des vrais morceaux de route 66, dont le Bagdad Café !

La route





Les photos



samedi 5 avril 2008

4 avril: from nowhere to Vegas

Bon, après deux buffets à volonté dont nous aurons l'occasion de vous reparler, petit retour sur la journée d'hier.

Réveil grognon à Cedar City, avec nos histoires de water pump plein la tête. Et si jamais il n'a pas reçu la pièce? et si ce n'est toujours pas la bonne? et si on était coincés dans cette horrible ville pour le restant de nos jours?...

Un petit coup de fil à Cheston, et le ciel commence à s'éclaircir. Oui, il a bien notre pièce. On va donc la chercher dans sa boutique, et oui, il a double-checked avec Darrell, promis c'est la bonne.

On reprend la route dans les montagnes et sous la neige jusqu'à Bryce Canyon, le coeur un peu plus léger, on refait une brassée de photos. On arrive, Darrell boit son Coca à la paille. Il nous prend la water pump des mains, fait une gentille blague et sourit. (Darrell est une icône sexuelle universelle: le mécanicien musclé un peu négligé mais tellement sexy, c'est lui.)

Nous avons de nouveau une heure et demi à tuer, ben... on retourne à Bryce Canyon. Trois fois en trois jours, franchement, je connais peu de touristes aussi assidus que nous. On s'installe au dernier point de vue qu'on avait pas encore fait, on s'assied au bord du sentier, un petit geai vient nous tenir compagnie.

L'heure et demi passée, un peu anxieux, nous voilà de retour au garage. Plus de Darrell, mais ses collègues nous accueillent avec un grand sourire: "Good news!" Titine est de retour parmi nous.

Pleins de joie et d'allégresse, nous bafouillons plein de remerciements à transmettre à nos deux sauveurs qui ne sont plus là, et on part, ou plutôt, on déguerpit de Bryce Canyon.

Cette petite mésaventure nous ayant couté non seulement le Lac Powell et Monument Valley, mais aussi le Grand Canyon, il faut que nous nous rattrapions. Alors on fait un petit détour par Zion Canyon. Autant Bryce était tout vertical, avec nos copines les hoodoos, autant Zyon est tout horizontal, les couches de sédiments calcaires se succédant et dessinant de longues lignes dans la roche. On pensait être lassés des cailloux rouges, ben non. C'est magnifique.

Revigorés, on abandonne définitivement les montagnes pour redescendre dans le désert, la plaine, retrouver l'autoroute, les grands panneaux de pub sur le bord, les lotissements déprimants à perte de vue, et bientôt, à l'horizon, la ville lumière, Las Vegas.

La publicité sur le bord des routes est aussi un bon indicateur dans une société. Quand on s'approche de Vegas, pas de pub pour les grands casinos du Strip, mais pour les petits plus populaires de Downtown. Des grandes pubs pour des adults megastore (je ne vous fais pas de dessins), et d'autres, pour des associations de soutien aux slots addicts. Une autre montre une fille laissant son numéro de téléphone et ce slogan "this is not a invitation to rape" (ce n'est pas une invitation à la violer); et une dernière, ma préférée "Is there peace without prayer?" (Y a t il une paix possible sans la prière?)

Las Vegas a déjà, avec quelques panneaux de pub, montré pas mal de ses paradoxes

Nous arrivons à l'heure de pointe, (mais y a t il ici une heure creuse?...) du vendredi soir ou les autoroutes et les aéroports déversent des milliers de touristes venus s'encanailler pour le week end. Après moult détours pour trouver l'entrée de notre hôtel, nous pénétrons enfin dans la pyramide du Louxor. Comme on aurait du s'y attendre, il faut traverser toute la salle de jeu avec nos valises avant de trouver la réception. D'ailleurs, on se fait alpaguer par un homme qui semble vouloir nous rendre service, en nous demandant d'où on vient, combien de temps on reste, on se dit qu'il va nous aider à nous y retrouver. Que nenni, il veut nous fourguer des tarifs réduits sur les spectacles de Vegas. Mais Florent, le Blue Man Group, le cirque du Soleil, Tom Jones, ou les Folies Bergères, ça ne le tente pas. Pas grave, y'a beaucoup d'autres choses à faire à Vegas.

Ayant enfin atteint la réception, nous prenons notre place dans la longue file entre les cordes et attendons notre tour, qu'on nous appelle au guichet. Ca nous rappelle un peu... les guichets de la SNCF... On commence à comprendre que le Luxor est un hôtel grand, mais pas vraiment un grand hôtel. Pas grave, on a une chambre dans la pyramide, avec une fenêtre en pente, et quand on prend l'ascenceur ("l'inclinator"), on a envie de vomir, c'est rigolo.

Après un incontournable "all you can eat" buffet au sous sol de l'hôtel, nous commençons notre tournée de "casinos hopping". Pour être dans le ton, on se fait un peu beau, sans arriver à la hauteur de la faune locale.

Ici, c'est un peu le paradis du mateur, il faut bien l'avouer. Les filles sortent en bande, gloussent beaucoup, boivent et se prennent en photos à tout bout de chant. Elles portent des sortes de minirobes de cocktail flashy, et des talons de 12. Les uniformes de serveuses, dans tous les casinos, rivalisent d'ingéniosité pour être le plus court possible. Il faudra expliquer au patron du Paris Paris (dont le slogan est "everything is sexier in Paris") qu'aucune parisienne ne porte de justaucorps bleu électrique hyper échancré avec une jacquette de majorette...

Bizarrement, c'est à quand même ici que j'ai vu les filles les mieux lookées du pays: des petites poupées genre Amy Winehouse avec robe vintage et maquillage travaillé. Plus rares, mais là.

Et aussi bien sûr, des mariées. On est vendredi soir, il y a un monde fou sur le Strip, en voiture, en limousine, mais surtout à pied, et on croise des tas de mariées, qui, comme toutes les filles, ont mal au pieds. Personne ne se retourne sur leur passage, elles font partie du décor.

Les casinos sont tous plus immenses les uns que les autres, plus incroyables et extravagants qu'on imaginait. Quand on arrive à Vegas, on hurle en disant "que c'est moche", au bout de quelques heures, (et avec l'aide ô combien précieuse d'un verre ou deux), on est tout émerveillés. Mais l'écoeurement n'est jamais loin, quand on voit le stand "shoeshiner" où une employée habillée en soubrette à bas résilles doit cirer les pompes, au sens propre, des clients; quand on voit les gogos danceuses qui se trémoussent en plein air alors qu'il y a un horrible vent très froid, ou quand on passe devant les dizaines de mexicains qui font claquer entre leurs doigts les petites cartes de visites vous promettant, "Andrea, 38$, at your room in twenty minutes, satisfaxxion guaranteed". Avec ou sans pepperoni?

Mine de rien, alors qu'on a l'impression d'avoir rien fait de notre soirée, on est rentrés à 2h du matin, en ayant joué dans au moins 3 casinos, en ayant bu un verre dans deux autres, en ayant fait un tour de grand huit en pleine ville (pour Florent), et ayant voyagé en monorail.

C'est beaucoup trop facile de se ruiner à Vegas...


La route






Les photos




vendredi 4 avril 2008

Back in The Game !

Un bref billet de Vegas, ou on dort dans une pyramide, pour rassurer nos fans : la voiture remarche, et cette ville est assez, euh, surprenante. On vous racontera ça plus en détail à notre retour d'excursion nocturne !

jeudi 3 avril 2008

3 avril: La montagne, ça vous gagne !

Yeeeee-ha !

On devient de vrais randonneurs aguerris, nous, à force... Hier, on a cru mourir avec une pitite randonnée de rien du tout, aujourd'hui, on a marché toute la journée, ou presque. Et on a même pas mal aux cuisses, en plus. Une vraie préparation de sportif de haut niveau, messieurs-dames, que de vivre perpétuellement entre 2200 et 2700 mètres...

Donc, aujourd'hui, on a marché. On a commencé par aller prendre des nouvelles de notre pompe. Plutôt bonnes, Andy avait des courses à faire à la grande ville, Cedar City (à 150 kilomètres), et il nous ramènerait au passage la pompe commandée la veille. Il serait de retour dans l'après-midi, ils nous changent la pompe, et zou !

Alors bon, pour tuer le temps, on a loué une voiture à Bernice (parce qu'on ne peut rien faire à pieds dans ce pays), et nous sommes allés visiter le Kodachrome State Park, un "modeste" parc du coin, ou on a marché dans des paysages on ne peut plus westernesques. Il y avait même la grotte du vieux chef indien, quelques hoodoos (que, dans ce parc, ils appelaient plutôt des cheminées, bizarrement).
Deux heures de randonnées tranquille, dans un parc désert, avant de revenir s'enquérir d'Andy, qui a bien récupéré notre pompe, et sera là vers quatre heures, donc, en partant vers six heures, on peut être à minuit au Grand Canyon.

Bon.

Ben, on retourne à Bryce pour occuper l'après-midi, alors ! Une petite sieste dans la voiture, et zou, on se lance dans le Navajo Trail, sentier de difficulté "moyenne", avec plein de dénivelé (enfin, 200 mètres), et sans eau. C'est ça ou tourner en rond pendant trois heures.

Et quelle bonne idée on a eu là ! Après avoir vu les hoodoos sous tous les angles, cette fois-ci, on est descendu dans les hoodoos.
Un peu comme dans le Grand Bleu, quand Jean-Marc Barr se met à nager au milieu des dauphins, nous on a marché au milieu des hoodoos.
Le Grand Orange, quoi !

Après une remontée etonnamment facile (la montagne, ça nous gagne !), on retourne voir la petite famille pour voir si Titine va mieux.

Et là, c'est le drame.

Tous ceux qui ont déjà eu affaire à un garagiste le savent, et je n'ai pas été vraiment surpris. Ils ont bien une pièce, mais pas la bonne. Un des magasins de Cedar City a commandé la vraie bonne pièce, ils l'auront demain matin. Mais pas de Bryçois pour aller faire du shopping à la grande ville. Donc, bon, ben elle arrivera ici samedi, si tout va bien, et donc, euh, ben après c'est le week-end, et donc... Cécile, qui ne connaît pas les garagistes, commence à pâlir un peu, mais finalement, nous trouvons la solution.

On va aller la chercher nous-même, cette foutue Water Pump ! Bernice nous explique soigneusement la route, nous explique que, chez Napa Tinks, il faudra bien demander à Cheston la pompe, en lui expliquant qu'on vient de la part de Darrell, limite si, en bonne mamie gâteau, elle ne nous donne pas une galette et un petit pot de beurre pour la route, en nous rappelant bien de se méfier du grand méchant loup et des perversions de la Grande Ville.

Du coup, on ne fait ni une, ni deux, ni trois, et on file vers Cedar City. La route est superbe, entre canyons rouges et cols à 3000 mètres avec l'option lac gelé avec sapins autour en bonus, et on arrive à Cedar.

20 000 habitants, une Main Street que les sites disent "historique", ce qui en dit beaucoup sur le manque de perspective historique américain (en gros, ça ressemble à une zone commerciale de banlieue avec deux bâtiments en brique pour le "cachet").

Certes, c'est "près" de plein de chouettes endroits, mais c'est très moyennement attractif, au point que le MacDo nous est apparu comme le choix le plus rationnel pour manger décemment.

Ce soir, nous invoquerons les mânes d'Ebenezer Bryce pour que Cheston ait la bonne Water Pump demain matin.
Et on ne desespère pas de repartir, de pouvoir dormir dans notre palace de Vegas demain soir, et de trouver un ou deux parcs nationaux (il y en a partout par ici) sur la route !

Les photos



mercredi 2 avril 2008

2 avril: it's a hell of a place to break your car!

Un peu d'histoire, de géographie et de géologie Messieurs Dames. Le Bryce Canyon, est un parc national en forme d'amphithéâtre, un plateau érodé pour être exact, et non un canyon, situé à 2500m d'altitude. Il est constitué d'un paysage étrange, formé de pointes, de pinacles et de clochers en flèche, appelés "hoodoos", ou cheminées de fées, formées au fil des millénaires par l'érosion dans la roche calcaire. Les couleurs rouges orangées viennent de la forte teneur en fer.

Le nom de Bryce Canyon vient du pionnier Ebenezer Bryce, qui est venu s'installer dans le coin avec ses copains mormons dans les années 1870. Découvrant le canyon, il s'est exclamé "it's a hell of a place to loose a cow!" (c'est un sacré endroit pour perdre une vache!)

Tant de bon sens vous épate, n'est-ce-pas? nous aussi.

Ce matin donc, nous entrons dans le parc. Merci à Jérôme pour nous avoir refilé son pass annuel des parcs nationaux, hop, 25 dollars d'économisés. Nous traversons d'abord tout le parc en voiture, jusqu'à Rainbow Point, et projetons de nous arrêter au points de vues et de faire une petite randonnée sur le retour. Il est 10h du matin, il ne fait pas si chaud, le tour en voiture laissera au soleil le temps de chauffer un peu.

Nous roulons donc 30 bornes sur une route toute nickel, bizarrement au milieu des sapins. Pas de pinacles, pas de hoodoos, juste des sapins. A la longue, on se demande si on est bien sur la bonne route.

Arrivés au bout, nous voilà soulagés. Le voilà, notre panorama à couper le souffle. D'après la pancarte, et la montagne qu'on devine au fond, nous avons une visibilité de 160 km devant nous, jusqu'au parc national suivant...

Nous reprenons donc la route en sens inverse, et faisons étape à tous les points de vue. Nous ne sommes pas encore revenus dans la partie la plus spectaculaire et la plus visitée du parc, et pourtant, quelles vues... Les points de vue sont très (trop) bien balisés, et on retrouve les mêmes familles à toutes les étapes. Y compris la bande de motards allemands qui écoutent du disco. et du Queen. et du Tina Turner. Très fort. (je vous jure, véridique.)

Bref, on commence à avoir un stock de photos respectables, et on se remet à faire des blagues sur notre voiture qui fait un bruit, là sur la droite devant, comme un bruit de courroie qui frotte. brave titine. Ah bah tiens, le bruit s'est arrêté.

Ah bah tiens, la voiture aussi s'est s'arrêtée. Plus rien, shut down.

Ca tombe, hmm, "bien", on arrive au parking du super joli point de vue "si vous n'en faites qu'un faites ce lui là"

Histoire de repousser le douloureux moment où il va falloir, euh, appeler quelqu'un et faire quelque chose, on va faire le tour du point de vue, prendre trois photos, mais bizarrement le coeur n'y est pas.

La journée subit à ce moment une sorte de dépression, comme un trou d'air dans les avions. On se demande un peu comment tout ça va finir...

Alors on appelle l'accueil du Parc (par miracle, je capte...),Florent tombe sur une mamie qui lui fait répéter quatorze fois le modèle de la voiture, alors que pourtant, ce n'est pas très compliqué à comprendre "Ford Focus, F O C U S"... Elle nous promet de nous envoyer un Rangers dans "a few minutes".

Une demi heure et un certain nombre de cigarettes plus tard, le Rangers arrive, avec ses grosses blagues genre "so, how are you doing, today, not so good, huh?"
Florent lui montre, oui la courroie, tout ça. Le Ranger prend son téléphone et essaie de joindre une dépanneuse. Sans succès. Il part donc les chercher.

Toujours sur notre parking devant notre paysage époustouflant (on aurait pu tomber plus mal, hein), on se dit que l'après midi va être longue. Et sinon, c'est quoi le liquide vert qui coule vers la roue?

D'après Florent, il faut changer tout le bloc moteur, une histoire de pistons serrés, et serrés, ça veut dire tordus. (alors pourquoi on dit pas tordus, hein?)

Comme évidemment à notre chère agence de location, (vous vous rappelez?) c'étaient un peu des charlatans, et qu'ils nous ont fait promettre de pas sortir de San Diego mais si vous sortez, on le dira pas au patron, on commence à l'avoir mauvaise sur l'assurance dépannage... Ca sent le moisi pour nos économies.

Finalement la dépanneuse arrive assez rapidement, et "Darrell" (c'est brodé sur sa chemise) nous dit que c'est la water pump qui a lâché. Il remorque notre pauvre Ford et nous ramène dans son gros camion jaune jusqu'au garage. Et alors là, on tombe sur une entreprise familiale, qu'ils viendraient du Nevada je serais pas étonnée.

Adorables, ils appellent l'agence de location pour nous (ils ont raccroché au nez de Florent les sagouins), ils appellent plein de garages pour nous dégoter la pièce, ils nous trouvent une chambre à moitié prix pour passer la nuit.

Soulagés d'avoir trouvés un peu de chaleur humaine mais pas plus avancés pour notre bagnole, on va se poser dans la chambre. On mange un bout, et puis on se dit qu'on va pas se laisser abattre.

On a plus de voiture, mais on a toujours pas fait notre randonnée. Et puis on va pas rester à tourner en rond dans notre chambre toute la journée. Alors on retourne chez nos gentils amis au garage, qui font aussi loueurs de voitures, et de buggies, et de vélos, et on se dit, courageux petits voyageurs "on va louer des vélos, et toc"

(changement de rédacteur… Toutes ces émotions, ça fatigue)

Bernice (c'est aussi brodé sur sa chemise) trouve bien l’idée un peu étrange, ça monte et tout, m’enfin, si on y tient, à aller en vélo dans le parc pour faire un bout de randonnée, hein, ma foi, elle ne va pas aller contre les idées bizarres des européens.

Nous partons donc, en vélo, et, oui, ce petit faux plat, à 2300 mètres d’altitude et à vélo, il fait mal, très mal. Nous finissons cependant, rouges, essouflés, mais contents de nous, au départ du sentier, option « on fait court parce qu’il se fait tard » (et qu’on n’est pas vraiment des randonneurs).
Et là, malgré la fatigue, malgré un certain stress, on oublie nos petits tracas pour un moment assez magique, non plus à contempler de loin les hoodoos, mais à se promener parmi elles, recherchant laquelle a une tête de lutin, ou de chat, ou de gousse d’ail. On a même rencontré des américains qui avaient vécu à l’Arbresle (Sheila, si tu nous lis, il y a des chances que tu les connaisses), comme quoi le monde n’est pas si grand…

On a même réussi à remonter, à rejoindre nos vélos, avec un intermède champêtre en compagnie des biches, et à revenir chez Bernice avant que nos carrosses ne se transforment en citrouilles.

Jusqu’ici tout va bien, demain nous faisons les facteurs pour le garagiste (soit on va chercher la pièce à 150 bornes, soit on attend un jour de plus, et le resto est vraiment pas terrible), et on croise les doigts pour que seule la pompe à eau de Titine soit cassée.

Bien évidemment, pas de carte pour aujourd’hui, mais on a quand même les photos !

1er avril : la plus belle route du monde, tome 3.

Si la capitale de l’Etat nous a laissé une impression, disons, mitigée, le sud de l’Utah n’a pas grand-chose à voir avec la ville des mormons.

Dès que nous sommes sortis de l’autoroute, nos yeux ébahis et nos bouches bées en ont vu de toutes les couleurs.

Dans la catégorie « les USA sont un pays formidable », nous avons rencontré, au détour d’un virage, une meute de chiens de chasse, avec leurs bonnes têtes et leurs truffes alertes, et de drôles de colliers avec des antennes. Ben oui, pas bête le chasseur, il localise ses chiens par GPS !

Plus sérieusement côté couleurs, ç’a d’abord été le blanc de la neige, et puis le vert des sapins, le bleu éblouissant du ciel, ensuite toute la palette des ocres jusqu’à l’orange rouge vif que nous allons suivre pendant ces quelques jours dans les canyons.

Pour tout dire, j’ai toujours trouvé les photos hyper saturées qu’on a vu mille fois des canyons américains un peu surfaites, et les discours à la con sur « la beauté de Mère Nature » un peu ridicules. J’étais tout de même contente de venir, histoire de pouvoir cocher, sur la liste des trucs à faire dans une vie « le far west ».

Et ben j’étais bien cruche. La Scenic Byway numéro 12 est totalement hors catégorie

Les points de vue y sont extraordinaires. Quand on voit à plus de 100 km devant soi (j’ai vérifié la distance sur la carte) des vallées par dizaines, des canyons érodés, et au loin des sommets enneigés, ça n’a rien à voir avec la plus belle des cartes postales ou le meilleur des reportages. Juste, ça vous coupe le sifflet. C’est superbe.

La Byway 12 traverse la Dixie National Forest, longeant le Capitol Reef National Park puis traversant le Grand Staircase Escalante National Monument. Elle aboutit à notre étape de ce soir, à côté de Bryce Canyon, que nous visiterons demain.

Tout ça pour dire que, pour l’instant, nous n’avons « visité » aucun canyon, nous ne sommes pas descendu dans les vallées escarpées, ni entre les pitons rocheux, nous avons « seulement » pris la jolie route qui traverse…

Pour ne rien gâcher, si dans les cols il faisait plutôt froid, sur les plateaux, même à plus de 2000 mètres, il faisait étonnamment doux. Une raison supplémentaire de multiplier les pauses photos, ce qui fait qu’on ramène ce soir une cargaison de 230 clichés à trier…

Pour la nuit, nous faisons étape au Bryce Canyon Pines, un charmant motel restaurant. Pour changer, nous avons trop mangé (ils ont un vrai problème avec la taille des assiettes, ici) et nous nous payons le luxe d’avoir une cheminée dans notre chambre, c’est donc au coin du feu que je rédige ce billet.

Middle of nowhere oblige, pas de wifi ce soir. On mettra en ligne dès que possible.

Demain on visite Bryce Canyon, et on remonte vers le Lake Powell, pour visiter Monument Valley jeudi. Et vendredi, le Grand Canyon. Les choses sérieuses ne font que commencer.


ps: nous mettons le billet d'hier en ligne seulement maintenant, mais vous ne serez pas déçus par le prochain billet qui raconte nos aventures à Bryce Canyon... Et oui, la voiture nous a lâchés!



lundi 31 mars 2008

31 mars : de l'enfer au paradis, ou inversement ?

Les adieux à Ely furent déchirants... Tant de chefs d’œuvre de taxidermie, tant de gentillesse, tant de sculptures réalisées par un ventriloque aveugle (du Wyoming), c’est dur de partir !

Un dernier petit déjeuner (steak, œufs brouillés, galette de pommes de terre, bref, du léger, pour 5 $), et on reprend la route, avec au programme … rien pendant 200 kilomètres, puis un bourg, puis le désert. On a scrupuleusement recherché les ghosts towns les plus typiques du comté d’Ely sur internet, et, après un choix difficile (il y en a 200, environ), on s’est arrêté sur Shellbourne (qui, effectivement, n’est sur aucune carte, et pourtant ils ont la place), avec en plan B Cherry Creek.

Un fantôme, par définition, on ne peut pas le voir



Hélas, hélas, hélas, à Shellbourne, soit il n’y avait effectivement vraiment rien, soit ce n’est plus fantôme : en dehors d’une ferme –en activité-, R.A.S. Dix kilomètres de latérite pour ça, c’est un peu décevant.
Reste, donc, Cherry Creek, qui est un « vrai » village, semi-abandonné, mais, d’après le guide, c’est vachement bien, y’a plein de ruines et une mine abandonnée. Yeeeeeeeeeehaaaa, comme on dit par ici, en plus la route est goudronnée, et un musée est annoncé, allons voir !

Ben pour voir, on a vu. Un endroit oublié, évoquant plus une favela que le far-west, avec, effectivement, des maisons en ruine, m’enfin pas très glamour. Une pancarte (qui sert aussi, comme souvent dans le Nevada, de stand de tir) indique bien le musée, vaguement dans la direction du chemin de terre, là, au dessus du bled. Bon. Ben puisqu’on y est, puisque je suis têtu, et puisque je veux voir une mine abandonnée, allons y.

Ben, voilà, c’est un chemin de terre, quoi. Un peu comme à Méjannes. Avec, certes, des pancartes étonnantes, du genre « attention aux poids lourds à la sortie du virage, ralentissez », alors qu’on est sur une piste gentiment défoncée ou dépasser 20 mph serait suicidaire, mais, bon, un chemin de terre.

Et, enfin !!!!! Une mine abandonnée.

Mais, là aussi, bon. Un bâtiment de tôle ondulée et rouillée, quoi. Comme on était à 20 kms de l’autoroute, et que les autochtones évoquaient plus un film de Romero que l’ambiance chaleureuse de l’hôtel Nevada, on s’en est contenté.

Et puis, ça me fournit un prétexte pour revenir, vérifier si les villes fantômes existent vraiment.

(et on aura une autre chance entre Las Vegas et San Diego, en vrai, mais ça je ne le dis pas à Cécile, qui a stoïquement erré au milieu de rien sans se plaindre)

Le grand lac salé du mauvais côté de la route



Je passe sur les 200 kilomètres de ligne droite jusqu’à Wendover, endroit absolument pas très jovial non plus. L’intérêt, ici, outre que c’est la seule route à 200 kms à la ronde, c’est les Bonneville Flats. Un immense désert, plat (mais alors plat, plat, hein) de sel.

Vous connaissez le bar en croûte de sel, au restaurant ?
Ben là, c’est pareil, sauf que c’est, en gros, un département entier à la croûte de sel. De quoi faire pleurer de jalousie un camarguais.

Un ciel parfaitement pur et bleu (on est à la montagne), le blanc du sel, le noir de la route, qui se perd dans le mirage à l’horizon, et des montagnes enneigées tout autour pour faire joli.

Seuls problèmes :

- Ou on s’arrête pour faire des photos, sur l’autoroute ?
- En fait, le plus spectaculaire, la partie parfaitement plus blanche que blanche où ils font les records de vitesse, c’est juste au Nord de l’autoroute. Autrement dit, ceux qui vont dans l’autre sens en profitent, nous, beaucoup moins.

Donc, bon, don’t try this at home kids, these are professional cascadeurs doing their métier, mais nous on l’a fait, on a traversé l’autoroute.

A pied. Et deux fois (mais ça c’est une longue histoire dans un billet déjà infiniment trop long)

Utah sucks



Ce titre en hommage à Sylvain (qui comprendra et pourra toujours expliquer), qui, il faut bien l’avouer, n’avait pas tout à fait tort : je n’ai rien contre les mormons, mais alors on rigole beaucoup moins à Salt Lake City qu’à Ely : c’est joli, c’est propre, bien propre, les rues au carré, tout ça, mais alors, c’est mort…

Et là, si les gens viennent vous parler, c’est par deux, avec un petit badge, et pour vous vendre le paradis, une visite de l’église et/ou un baptême post-mortem. Gentiment, certes, m’enfin une ville ou la moitié de la population se perçoit comme un missionnaire, c’est plutôt spécial.

Demain, on file dans le Sud, direction les paysages en cinémascope – Lac Powell, Grand Canyon, Bryce Canyon (pas tout le même jour, hein), avec, si tout va bien, nuit dans un vrai ranch, avec de vrais cowboys.

L’occasion de vérifier s’ils sont vraiment comme dans Brokeback Mountain…

La carte





Les photos



dimanche 30 mars 2008

30 mars toujours: the best place in America

Lorsque nous avons commencé à planifier ce voyage, à acheter des cartes et des guides, nous avons listé les lieux où il nous semblait valoir la peine d'aller faire un tour: la highway one, san francisco, le grand lac salé, les canyons, las vegas...

Et nous avons commencé à repérer vite fait quelques motels pour être sûrs de ne pas tomber en rade. Outre le très utile hotels.com, ou le très célèbre tripadvisor.com, google earth indique à l'apprenti routard les différents commerces et hôtels à proximité d'une adresse donnée. Voilà comment nous sommes arrivés sur ce fabuleux site web.

Forcément, depuis ce jour, nous ne rêvons que d'une chose, c'est d'arriver à l'Hôtel Nevada.

Et bien ce soir, nous pouvons fièrement annoncer qu'il dépasse largement toutes nos attentes.

Alors je vous vois venir, avec votre condescendance européenne, votre cynisme bien senti, à hurler de rire sur le kitsch de cet incroyable hôtel restaurant casino, le plus vieil édifice de l'Etat à avoir plusieurs étages, qui clignote dans la nuit déserte...

Oui, il y a bien des animaux empaillés pour la déco; oui, les télés et les machines à sous électroniques font un bruit de tous les diables; en effet, les dessus de lits, ici aussi sont spéciaux, et oui, quand on rencontre la faune locale, on se trouve incroyablement sophistiqué...

Mais il y a quelque chose de vraiment particulier ici. Une ambiance, une chaleur, une gentillesse, inversement proportionnelle à ce qu'on a toujours cru être le bon goût.

Je crois que ce soir, j'aime vraiment le Nevada et ses hôtels incroyables, ses serveuses sans chi chi et toutes adorables, ses habitants qui vous disent tous bonjour et ne se moquent même pas de votre accent, ici tout le monde est gentil. Et ce n'est pas une formule, ou une façon, disons élégante, de trouver les autochtones un peu niais, non, ici la générosité semble naturelle.

Dans un état où on ne croise personne pendant 500 kilomètres, lorsqu'on fait une pause sur le bord de la route pour faire des photos, les gens du coin s'arrêtent pour vous demander si tout va bien et si vous n'êtes pas en panne. Et bien oui, quand l'environnement, si éblouissant soit il, est aussi hostile, les gens se rapprochent. On est arrivés à cette conclusion: les grands espaces créent une vraie solidarité et une convivialité rafraîchissante.

Je vous entends toujours, les blasés, avec votre air de "oh, les petits citadins découvrent la campagne". Ben oui, peut être.

Toujours est il que cela faisait longtemps que je n'avais pas passé une soirée aussi amusante. On a encore trop mangé pour trois fois rien, quand on commande un martini on doit choisir entre vodka-martini et gin-martini (ce qui explique que j'ai un peu chaud) et j'ai perdu 15 dollars dans des machines à sous toutes plus perverses les unes que les autres (il y en a mêmes dans le bar, oui, incrustées dedans), mais tout ça avec le sourire, et une brassée de bons souvenirs...

ps: dans le header, on vous parle de l'hôtel Nevada et de son célèbre ventriloque aveugle. Pour tout dire, il vient du Wyoming...

30 mars : The Loneliest Road in America

Ah, la route 50 ! Moins connue que la route 1, que nous avons longuement arpenté, ou que la route 66, sur laquelle nous ferons une balade la semaine prochaine, mais, malgré tout, l'objet d'un culte discret : c'est la route du Rien, et c'est une expérience à vivre !

500 kms entre Carson City, qui, comme vous avez pu le voir hier, et Ely, encore beaucoup, beaucoup plus petit.
Entre les deux, deux hameaux et un bourg, une dune, quelques sites préhistoriques et des villes fantômes (tellement fantômes qu'on les a loupé - reste demain pour nous rattraper).
Des cols, à 2500 mètres, des lignes droites, de 50 kilomètres, quelques voitures égarées, de la neige, par intermittences...

Plus encore que le reste du voyage, la route 50 est une expérience qui se vit, plus qu'elle ne se montre ou ne se raconte : un moment de zen, ou la bande FM est complètement déserte, ou le télépone portable ne sert plus qu'à donner l'heure, ou il n'y a que soi, le ciel, et le paysage immense découpé par le trait de la route.

On peut redouter que ce soit immensément monotone, voire fatiguant, mais non. On en oublie qu'on conduit : on se déplace, presque imperceptiblement, dans un paysage en cinémascope, qui, trèèèès graduellement, évolue.

Je vais laisser Cécile raconter Ely et l'Hôtel Nevada, objectif sous-jacent de ce road trip depuis le départ, et qui mérite à lui seul un billet.

En attendant, la carte et les photos. Vous pouvez toujours essayer de zoomer sur la carte tant que vous voulez, il n'y a rien !



samedi 29 mars 2008

29 mars : ils descendent de la montagne à cheval

On reprend la route, et, cette fois-ci, changement drastique : on abandonne l’océan, on part vers les montagnes !
Enfin, pour le moment, on a un peu du mal à conceptualiser, la montagne. Quelque chose comme les collines de Big Sur, en plus gros ?

Départ tôt le matin (500 kms à faire, quand même), petite déception en traversant le Bay Bridge : on est à l’étage inférieur (oui, les ponts ont des étages, ici), et donc on ne voit rien.
On s’arrête petit-déjeuner dans une zone commerciale d’Oakland, là ou vivent réellement les gens qui travaillent à San Francisco, et, ça fait un choc, notre premier contact sans paillettes avec la Bay Area, ce sont des dizaines de clandestins qui, massés le long de la rue, attendent que quelqu’un vienne les embaucher à la journée, pour du bricolage ou du jardinage. Ca douche un peu…

On se remet de nos émotions avec une pause shopping dans un outlet. On avait aimé à San Diego, on aime bien aussi à San Francisco : Adidas vintage à 30 $, jeans au mêmes prix, et, toujours, les supers crème de beauté de haut de gamme à « pas cher » (50 $ le petit flacon, quand même…)

Et on roule, dans une interminable vallée toute plate, sous un ciel gris. Montagnes, montagnes, je demande à voir, même si la route commence à s’élever, c’est plus le baillement que l’ébahissement qui me guette.
1000 pieds…
2000
3000
4000, ah, oui, ça commence à être franchement la montagne…

5000, 6000, 7000 (soit 2200 m, tout de même), la neige apparaît, et on descend vers le lac Tahoe. Hélas, il fait toujours gris, mais, malgré tout, et malgré le froid (oui, oui, on est donc vraiment à la montagne), on se remet –enfin à faire ah, et oh, et c’est beau, et à s’entraîner à reconnaître un Sequoia (pas les mêmes qu’hier, là c’est le modèle montagnard) d’un banal sapin de Noël (tailles XXL quand même).

Arrive South Lake Tahoe, station balnéaro-montagnarde un peu démodée, année 50, toute en forêt et chalets bas, puis la frontière du Nevada, immortalisée autant par une pancarte maigrichonne que par un casino de huit étages, incongru dans le paysage.
Graduellement, alors qu’on remonte un nouveau col, le paysage change, passe du vert à l’orange, les arbres se font rares, et on descend vers Carson City, Capitale du Nevada, essentiellement, voire uniquement composée d’une grande rue, ou s’enchainent malls, motels, et casinos avec côte de bœuf à 6$.

Ca n’est pas dénué d’un certain charme… Même si ça n’est pas sans évoquer la nationale entre Bourgoin et l’Isle d’Abeau.

En attendant que le wifi fonctionne (ben oui, motel pas cher, motel pas parfait…), on va aller découvrir ou mangent et s’amusent les locaux, ce qui promet d’être, comme dirait le Routard, « pittoresque et croquignolet »

Le retour, l'estomac bien rempli

En effet, c'était "croquignolet", j'espère que les photos rendront justice aux lieux...

Carson City le jour, c'est déjà amusant, mais alors la nuit, c'est vraiment de toute beauté. Casinos éclairés par d'innombrables ampoules fatiguées, restos à la déco... riche, et ou le bifteck -délicieux- fait ses 500 g, des magasins de Ranchwear, hélas fermés, ou je suppose qu'ils vendent des stetsons et des éperons...

Nous avons même joué -et perdu, comme il se doit- des fortunes au casino, quelque chose comme pas loin de 10 $ à nous deux.
On notera d'ailleurs que, malgré mon goût connu pour les jeux, les choses qui clignotent et les dépenses idiotes, Cécile est considérablement plus accro que moi aux machines à sous. Seule ma fatigue nous a sauvé d'une banqueroute certaine aux machines à 1 cent la partie...

Le trajet






Les photos



Le dessus de lit du motel


vendredi 28 mars 2008

28 mars: San Francisco vu d'en haut, les sequoias vus d'en bas!

Petit retour sur la journée du 28 mars à San Francisco.

On a voulu commencer la journée par la visite d'Alcatraz, comme on nous l'avait chaudement recommandé. Notre routard et notre lonely planet recommandaient de réserver plusieurs jours à l'avance. Guillerets et plein de certitudes sur le thème "on est hors saison, on est en mars, les hôtels sont vides et en plus il fait un peu frisquet", nous nous rendîmes sur le Pier 33 d'où partent les bateaux. Et là, catastrophe, pas de places disponibles avant lundi matin...

Tat pis pour Acatraz, nous allons nous consoler avec un petit déjeuner qui nous tiendra jusqu'à 16h. Ici quand vous commandez des pancakes, on vous en apporte 3, de 250g chacun, avec beurre salé, sirop d'érable, en plus les miens étaient aux myrtilles, plus les oeufs brouillés (pour moi) et le bacon( pour Florent) bref, trop dur la vie...

Nous avons ensuite entamé (en voiture, parce que San Francisco, c'est grand quand même) la tournée des quartiers un peu mythiques de SF. D'abord Haight Ashbury, le quartier des beatniks et de Jack Kerouac. Des hippies, quoi. On y trouve de très belles maisons victoriennes, abandonnées par les bourgeois à la suite du grand incendie de 1906, squattées par la suite par les classes populaires, les noirs, et les révolutionnaires en tout genre. On y trouve des magasins de disques d'occasion, des librairies anarchistes, et des boutiques de jolies chaussures (enfin, dans cette ville civilisée, pour la première fois du voyage, je vois de jolies chaussures. Me voilà rassurée sur l'avenir de l'humanité.)
Le quartier gay, Castro, est aussi très coloré, à l'image de l'immense drapeau arc en ciel qui flotte en haut de Castro Street. On comprend mieux le sens de "Gay Pride"!

On monte ensuite en haut des Twin Peaks. (Rien à voir avec la série de David Lynch, me dit Florent. Dommage.) Encore un joli point de vue sur la ville, décidément, toutes ces hauteurs, c'est très pratique!

Puis direction nord, pour aller visiter Muir Woods, un parc naturel protégé de séquoias. Et pour s'y rendre, il s'avère que le Golden Gate Bridge nous est d'une aide précieuse pour traverser la baie. Des courageux le traversent à pied ou à vélo, mais le vent commence à se faire vraiment frais. Petite pause photo côté nord du pont, hop, encore une superbe vue sur San Francisco, malgré les nuages.

Les séquoias sont impressionnants: 80 m de haut (ça fait combien en feet? et en yards? hein?), et on apprend plein de choses le long du parcours balisés. Les séquoias de Muir Woods sont des Redwoods, ce ne sont pas les mêmes que les géants dont on connaît les troncs hyper larges, les séquoias ne brûlent pas, ils survivent aux incendies, ils ne meurent pas non plus, ils font des rejets qui deviennent de nouveaux arbres géants, bref, ils sont trop forts. Tellement, qu'à la boutique, Florent achète les seeding kit, comme ça dans 30 ans, nous aussi on aura un arbre géant!

Retour sous le crachin et dans le brouillard, voilà le temps que je m'attendais à avoir à San Francisco pour un mois de mars. On aura eu de la chance. Fin de la journée dans le quartier de l'Hôtel, North Beach, le quartier italien. Très animé malgré le temps londonien, on dîne dans un restaurant des plus romantiques: "the stinking rose" qui a pour spécialité de tout cuisiner à l'ail!
Très réussi, dans l'assiette comme dans la déco (cf les photos), tant qu'on n'oublie pas se laver les dents en rentrant!

En bonus, les photos de l'hôtel, où le dessus de lit était à la hauteur, mais cette fois ci, on purpose!



les photos en retard

le 26 mars, de Santa Cruz à San Francisco :





le 27 mars, l'Amérique c'est fantastique, San Francisco c'est rigolo:



jeudi 27 mars 2008

27 mars: L'Amérique, c'est fantastique, San Francisco, c'est rigolo

Allez public, tu as de la chance!

Je ne résiste pas au plaisir de quelques lignes pour évoquer San Francisco et les millions de choses à y voir et à y faire.

Tout d'abord, que tous ceux qui trouvent que grimper à pied à la Croix Rousse c'est fatigant aillent se rhabiller. Les collines de San Francisco sont autrement plus épuisantes. Mais les vues sont d'autant plus époustouflantes. Nous sommes donc montés ce matin à Russian Hill, voir Lombard Street, la fameuse rue qui slalome, puis on est redescendu, puis remonté sur la colline d'en face, Telegraph Hill, pour monter à la Coit Tower.

Comme les bâtisseurs de cette ville pentue ont été têtus, et n'ont pas voulu dessiner le moindre virage dans leurs rues, ça donne des perpectives assez hallucinantes. On a encore des kilos de photos, mais on a toujours pas d'accès internet assez performant ici pour les mettre en ligne, désolés!

Après un délicieux hamburger (il faudra qu'on vous parle des hamburgers américains, qui n'ont pas grand chose à voir avec ce qu'on trouve à Mc Do) on est parti visiter le SF MOMA, le San Francisco Museum of Modern Art. Le bâtiment est très beau, les collections très réussies. Ensuite (toujours à pied, on a cru mourir) l'incroyable cathedral St Mary. Je ne m'étends pas sur son architecture surprenante, vous verrez bientôt par vous mêmes.

Et en attendant l'heure du match de base ball, on est allé boire un verre au Cityscape, le bar qui se niche au 46e étage du Hilton. (Encore un peu de teasing, désormais vous vous rongez les ongles tellement vous avez hâte de voir les photos de la vue panoramique époustouflante sous cette belle lumière californienne de fin d'après midi)

Et ce soir, donc, nous revenons du AT&T Park, le stade de base ball de l'équipe des Giants de San Francisco. On a mangé une mauvaise pizza, j'ai acheté un énorme sweet shirt à capuche avec logo officiel, on a bu des Cocas dans des verres qui font au moins 2 litres, Florent m'a patiemment expliqué les règles, et les Giants ont pris une grosse claque (7-2) face aux Seattle Mariners.

Mais qu'est ce que c'était marrant!

Demain, visite d'Alcatraz, puis de Haight Hasbury, le quartier des beatniks, de Castro, le quartier gay, du Golden Gate Park, et encore plein d'autres choses.

Les vacances, c'est épuisant!

mercredi 26 mars 2008

26 mars : de Santa Cruz à San Francisco.

Ou comment trouver dans la même journée deux villes où on se verrait bien passer quelques années.

Hier soir, on est arrivé à Santé Cruz de nuit, on a atterrit dans le motel le moins cher qu’on ait trouvé, en bord de route comme il se doit. On a mangé dans un horrible restaurant sur le wharf (les grandes jetées où s’alignent les restos et boutiques touristiques). Autant dire que notre rencontre avec Santa Cruz n’a pas été des plus romantiques.

Mais nous tenions absolument à visiter un monument classé historique de Santa Cruz, le Giant Dipper Roller Coaster, un des plus vieux grand huit en bois du pays. Et oui, on donne dans le culturel, nous, messieurs dames.

En attendant l’ouverture de la fête foraine ce matin, nous avons profité d’un délicieux et copieux petit déjeuner (pancakes et œufs brouillés), et nous sommes baladé dans cette adorable petite ville qui ferait rêver le plus blasé des hippies. Boutiques pour surfeurs, petites maisons en bois de toutes les couleurs, agences de locations de vélos, boutiques écolos, et même une coopérative de fleurs bio cultivées par des sans abris en réinsertion. Une autre planète.

A l’ouverture du Santa Cruz Boardwalk, nous avons découvert avec ravissement une fête foraine un peu hors d’âge, avec stands de cochonneries sucrées et salées de rigueur, certes, mais dont les hauts parleurs nous balançaient tranquillement les Temptations et les Supremes dans les oreilles. Pas de rock californien ici, le temps s’est arrêté.

Mais attention, tout de 1924 qu’il date, le Giant Dipper Roller Coaster n’a rien a envier aux dernières attractions de Disneyland. Ce serait plutôt l’inverse. Non seulement il est en bord de mer, ce qui ne gâche rien, mais la dose d’adrénaline délivrée vaut son pesant de cacahuètes. Pour un vieux machin en bois, il tient plutôt la forme !

Tous décoiffés, nous avons repris la route vers le nord. Je ne reviens pas sur la route superbe, les « oh », les « ah », les « arrête toi là, on va faire une photo »… Le littoral aujourd’hui avait une petite touche bretonne, le vent et le petit phare compris !

Cet après midi, nous sommes donc arrivés à San Francisco, dont nous avons courageusement commencé à arpenter les collines et les quais. Hôtel trop mignon, restaurant de qualité (si, si, quand ils veulent bien se donner la peine, les américains savent cuisiner) ces trois jours commencent bien.

(On pirate le réseau wifi d'un voisin, notre hôtel victorien ne semble pas équipé: on se la joue artisanal, ce soir. donc pas de photos. On vous les garde pour demain, quand on squattera un starbucks ou un mc do avec accès internet)

mardi 25 mars 2008

25 mars : La plus belle route du monde ?

Vous allez sans doute râler, parce que, bon, près de 100 photos, encore une fois... Sauf que là, promis, juré, on a fait un tri ultra sévère, mais, moins, on n'y arrivait pas.

Parce que, ben... C'est beau.

Phrase que nous avons dû répéter environ 150 fois, un peu à court de vocabulaire. C'est vraiment très beau, avec une sorte de... diversité dans la continuité ?
Les paysages sont à base de montagnes, plus ou moins abruptes, de mer, plus ou moins démontée, de végétation, variant du scandinave au méditerranéen, et de météo, passant du grand beau à la purée de pois.
A chaque nouvelle vallée, c'est une nouvelle combinaison qui est choisie, et, comme le montrent les photos (il faut bien s'imaginer que tout ça tient en 150 kms à peine), les possibilités sont aussi variées que spectaculaires.

En spéciale dédicace à tous mes amis nerds, c'est la route de Test Drive (ou en tout cas ça ressemble à ce que j'imaginais quand je jouais à Test Drive) :

Inutile de préciser que c'est beaucoup plus joli en vrai...

Passé Big Sur, on arrive sur la baie de Monterey, avec une péninsule riche en golfs prestigieux (on s'en fout, on joue pas au golf) et en milliardaires. Très, très, très loin d'être moche, mais, après cinq heures de cinémascope, le côté "nature sauvage version Disneyland", ça parait banal.

Un petit tour à l'aquarium, dont Cécile parlerait sans doute mieux que moi si elle ne dormait pas déjà, et zou, au motel !

Les photos



La carte




Le dessus de lit du jour


Le 501 à 30 euros, je dis pas non...

Décidément, on trouve vraiment du wifi même dans les plus basiques des motels. C'est bien pratique, par exemple, pour vous annoncer qu'on passera, dans trois jours, devant un magasin d'usine Levis...

Sachant que :

1) En fait, on a droit à plus de bagages qu'on n'en a emmené
2) Dans le Macy's (grand magasin chic) de Santa Barbara (qui n'est pas une ville de pauvres), le 501 coûtait 45 $...

On est disposés à prendre des commandes (modèle, taille, couleur...) !

lundi 24 mars 2008

24 mars: les photos

les photos de Los Angeles:



et le long de la côte en remontant vers le nord:



oui, il y en a plein, et encore, on en a déjà supprimé la moitié...

24 mars : de San Diego à San Luis Obispo

Bon, celui là, je l'avais prérédigé, dans un accès d'optimisme... Finalement, même si on a eu droit au smog et aux bouchons, c'était beaucoup mieux que prévu.

Los Angeles, bon, euh, c'est sans doute à découvrir, mais il faut bien admettre que passer devant le théâtre ou ont lieu les oscars et découvrir que, bon, ben, voilà, c'est juste un boulevard un peu miteux-cracra, ça frustre un peu. Et le Hollywood sign n'est pas si impressionnant, vu de l'autoroute.

Par contre, passé Hollywood, Beverly Hills, bon, on comprend pourquoi les gens riches y vivent. C'est un peu trop propre, on a l'impression que la pelouse a été repeinte le matin par des mexicains, mais joli.

Du coup, puisqu'on était dans les soaps, et après une escale au bout du bout de la route 66 à Santa Monica, on les a enchainés : après BH, Malibu (très joli, mais pas vraiment comme dans la série, en fait c'est un coin assez sauvage et escarpé qui rappelle plus le meilleur de la Côte d'Azur que la série), puis Santa Barbara, là aussi, pas vraiment comme dans la série, mais en mieux.

A ce moment, il nous restait 120 miles, et l'alternance falaise - plage de sable - ville qui a donné son nom à une série télé commençait à devenir lassante.

Ca tombe bien, c'est pile à ce moment là, au détour d'une énième -superbe- pointe rocheuse que, brutalement, la Côte d'Azur s'est mis à ressembler à une sorte de mix entre la Suisse et l'Irlande. Avec 25°, quelques palmiers au milieu des alpages et l'Océan Pacifique en bonus.

Quand on pense que c'était la partie "jolie sans plus" du trajet, ça laisse espérer pour la suite.

Enfin, et je pense que ça pourrait devenir un gimmick, voici en bonus le dessus de lit de la chambre !


500 kilomètres parmi les soaps


Newport Beach, Beverly Hills, Malibu, Santa Barbara, Melrose Place, Sunset Beach, la route le long de la Côte Ouest n'est pas sans évoquer un après-midi devant TF1.

Et, pour tout dire, ce ne sera pas forcément la journée la plus amusante du séjour. Au menu, autoroutes à huit voies, embouteillages et le fameux smog. Quelque chose comme la punition karmique pour avoir prévu de faire 4000 kilomètres en deux semaines dans une grosse voiture .

Cela dit, des noeuds autoroutiers, ça peut aussi être joli :



La route




dimanche 23 mars 2008

23 mars: shopping et burritos

Aujourd'hui, nous avons poursuivi notre exploration de la vraie vie des vrais Américains, en allant faire un petit tour au Carlsbad Premium Outlet, le centre commercial de magasins d'usine de Carlsbad, un peu au nord de San Diego.

Plusieurs enseignements: Florent et Jérôme ont chacun dépensé plus d'argent que moi en fringues et lunettes de soleil, et en plus, j'ai acheté des choses pour le compte de Sarah, donc j'ai vraiment été hyper raisonnable. Le prochain qui dit qu'une fille est incontrôlable en présence de soldes, et ben il pourra fermer sa grande bouche, plutôt.

(ps: les filles, je prends encore commande si vous voulez: je vous ramène du Estée Lauder et du Clinique à -40%. Ils ont même des gammes de maquillage l'Oréal qui n'existent pas en France, alors que l'Oréal, c'est français, tout de même. je trouve ça agaçant, pas vous?)

deuxième enseignement: j'ai été hyper raisonnable, parce que les Américains sont nuls en chaussures. A part Marc Jacobs (soupir) mais là, c'est plus trop dans mes prix.

troisième enseignement: les fast foods américains ont inventé LE concept qui réduit le service à sa plus simple expression. Vous connaissiez le self service genre cantine ou vous passez avec votre plateau, vous connaissiez le Mc Do où on vous sert des hamburgers déjà prêts, et où on vous fait gentiment attendre sur le côté s'il n'y a plus de Mc Deluxe quand arrive votre tour.

Et bien ici, dans ce pays incroyable, chez Rubio's, le fast food mexicain, vous passez commande, on vous encaisse et on vous remet une petite télécommande. Vous allez vous servir votre boisson, chercher vos sauces qui piquent, et vous installer à une table. Lorsque votre burrito est prêt, oh miracle, la télécommande se met à sonner et vibrer de toutes les couleurs: au comptoir, on appelle le numéro de votre télécommande et hop on vous remet votre repas.

J'hésite entre "c'est malin, comme ça tu peux attendre assis confortablement" et le "c'est horrible, on te siffle comme un prisonnier pour aller chercher ton bouillon de poule"

En même temps, comme nous sommes des prisonniers consentants, je choisis la première interprétation. Sinon, je reprends demain le premier avion. Et on y est plutôt pas mal, dans cette société complètement décadente...

Demain, c'est le grand départ, on aura pas forcément accès au Net tous les jours. Alors public, ne nous en veut pas, on fait notre possible!

22 mars, aussi : petit cours de commerce

En dehors de plages, on était aussi sensés récupérer notre voiture.
Facilement, puisqu'on avait réservé par internet, pour un prix ridicule, 300 $ les vingt jours.
Bon, arrivé chez Advantage (ils méritent qu'on leur fasse une mauvaise pub), le vendeur nous explique qu'une assurance complémentaire est obligatoire. Pas de problèmes, sauf que...

"Et le total est donc de 998 $, en incluant l'assurance". Comme en plus, le type est aimable comme un employé de la CAF dérangé à 11h57, que le concept de parler un peu plus lentement à des étrangers lui semble étranger, et que, sous mes airs patients, je peux être redoutablement soupe-au-lait, je dis adieu à la Dodge Caliber, et on va voir ailleurs.

Dans une petite agence improbable, ou, là, on a affaire à un vrai vendeur.
Avec une tchatche pas possible, et qui parvient à nous donner le sentiment de nous faire un cadeau en nous laissant partir avec une semi-épave pour 890 $. Bon, le rétro tient plus ou moins avec du scotch, elle fait des bruits bizarres, et on n'a théoriquement pas le droit de sortir de Californie, mais je l'aime déjà cette voiture !
Et il y a même une manette de sécurité pour les gens enfermés dans le coffre, pour qu'ils puissent s'enfuir !

Bon, d'accord, un billet entièrement dédié à la voiture, c'est long, mais ça va être un peu notre maison (et puis j'ai encore mes heures de patiente étude de marché sur internet pour rien en travers de la gorge)

Il me semble que Cécile n'a pas parlé, hier soir, pendant que je dormais, du coucher de soleil ; posés au bord des falaises, à regarder les surfers patauger en attendant LA vague, on était biens. Et on a vu plein de nouvelles maisons de nos rêves !


samedi 22 mars 2008

22 mars: petit cours de topographie

San Diego est une ville assez incroyable. Ou que vous vous trouviez, vous êtes entourés d'eau, que ce soit l'océan ou l'une des baies, vous tournez la tête et en une seconde les buildings ont laissé la place aux vallées verdoyantes, les seules choses qui ne changent pas, c'est que vous êtes sur une autoroute et qu'un Boeing ou un F16 vous rase les oreilles.

Et oui, deux aéroports, un civil et un militaire en plein centre ville, ça donne quelques scènes dignes d'un film catastrophe... Zoomez sur le plan pour vous rendre compte. Les grandes zones grises, oui...


Agrandir le plan

On vous avait déjà raconté La Jolla (prononcez la roya, à l'espagnole, on n'est qu'à quelques emcablures du Mexique, après tout) et Mission Bay, aujourd'hui, nous avons continué de suivre les contours de la ville à Point Loma, et Coronado Island.

Le pont qui mène à Coronado Island, qui n'est, techniquement, qu'une presqu'île, est assez original. Bon, il est bleu, certes, mais surtout il est courbe. Il trace un arc de presque 90 degrés sur lui-même, ce qui donne une vue imprenable sur la baie. Je ne sais pas si mes photos from le siège du passager rendent très bien, mais c'était impressionnant.

Tout comme la plage côté Pacifique, tout comme la vue sur Downtown côté baie. On a trouvé au moins 10 fois la maison de nos rêves avec des emplacements idylliques et des vues à tomber par terre, on a du mal à choisir.

En tout cas, le coucher de soleil à Del Mar sur le Pacifique était exceptionnel. J'y croyais pas vraiment, à l'histoire de "on dirait que le soleil tombe dans l'eau". Ben si en fait. Demandez aux surfeurs, ils confirmeront.

(bon, ok, j'arrête d'en faire des caisses!)

vendredi 21 mars 2008

21 mars : les otaries portent-elles des colliers de diamants ?

On voit des choses étonnantes à La Jolla, la station balnéaire -très- chic de San Diego.
Des "galeries d'art" avec des portraits de Sting comme chef-d'oeuvre et des dauphins en cristal de 2 mètres de haut pour compléter la déco. Mais aussi des boutiques de joaillier un peu cra cra. C'est la saison des soldes sur le diamant :
-33% sur les solitaires, 100 000 $ seulement pour un 10 carats, et, allez, pour le même prix, la rivière de saphirs est offerte.

On voit aussi, pas très loin des boutiques, et à côté du parc tropicalo-choc, des otaries qui se font bronzer paresseusement sur le sable.
Et, non, on ne cherche pas à se moquer de californiennes trop bronzées. Ce sont vraiment des otaries.
Et des écureuils.
Sur la plage.


L'après midi, retour dans le centre. Downtown, comme on dit. Découverte de Balboa Park, grand parc central de San Diego accueillant plein de musées et de restos un peu carton-pâtes,des jardins botanique de cactus et d'orchidées, et une demi douzaine d'immenses parkings. Forcément.

On a été faire un tour ensuite à Mission Bay, une langue de terre entre l'océan et la baie où mouillent les bateaux de plaisance. Un quartier à taille humaine, pour une fois, pas de buildings, et pas de pavillons étalés sur des dizaines de kilomètres carrés. Un quartier où on a envie de venir passer ses vieux jours. Mais la concentration de joggers ne laisse aucun doute: on est bien en Californie...

Mais l'aventure de la journée reste la visite du supermarché Vons. On dit bien que c'est dans les objets de la vie quotidienne qu'on peut le mieux apprendre à connaître une culture, non?


Peut être. Suis pas sûre d'avoir perçu la portée sociologique des gâteaux fluos ni de la mayonnaise "fat free". Mais le rayon des soupes Campbell (oui, celles-là même) nous ramène direct au musée d'art contemporain!



jeudi 20 mars 2008

20 mars : Premier jour à San Diego

Nous sommes donc à San Diego chez mon frère, Jérôme, en stage pour un an dans un labo pharmaceutique (bouh!...). Il fait de la recherche contre le cancer (ah!...)

Ce matin, nous l'avons donc déposé au travail, et avons pris sa voiture, une sorte de vieux break-4x4 japonais, pour aller nous balader. Après quelques errances dans un espèce de no man's land de la banlieue de san diego, entre autoroutes à 6 voies (2 fois 6 voies, hein, pas de minables petites autoroutes comme chez nous) et zones commerciales un peu trop clean pour être vraies, nous arrivons à la Torrey Pines State Reserve, dûment conseillée par mon frangin, mais on avait oublié le plan.

Et là, grand bol de nature en bord de Pacifique. Trop la classe. Au milieu des joggers, des classes vertes et des housewives équipées comme des athlètes se racontant leur malheurs, nous crapahutons tout en haut de la colline. Au milieu des cactus, des écureuils et des bushflowers. Et on redescend, par ce qui ressemble quand même bien à un petit canyon, jusqu'à la plage. Un beau soleil de printemps, une petite brise, le ressac de l'océan. Comme dans les films. (Voilà une expression que je vais souvent employer à propos de ce pays) Sauf qu'on est à la latitude du Maroc, et forcément, ce soir, on est rouges écarlates. Même pas mal.



Ah oui au fait, parmi les photos, vous verrez deux hélicoptères de combat. Parce que San Diego est aussi une base militaire géante. Donc partout dans cette ville, quand vous vous y attendez le moins, c'est ambiance apocalypse, avec avion de chasse et escadron d'hélicoptères.

Après-midi downtown



Bon, j'avoue, j'avais un peu la flemme pour la rédac', et j'ai encore laissé Cécile faire 90% du boulot ; après la nature, nous avons donc repris l'autoroute, direction centre-ville (les américains ont une conception Louis Pradelienne de la ville, on est jamais à plus de 100 mètres de l'autoroute).

On se débarasse de la voiture, et, enfin, on est dans une ville à dimension humaine (euh, avec option immeubles de 50 étages, certes), ou on peut se promener à pied, le long de la marina et des restos touristiques. Il fait beau, brise marine, coups de soleil, mais ça a déjà été mentionné il me semble, et on s'offre une visite hautement culturelle : vieux gréments pour Cécile, sous-marin russe pour moi. L'occasion de deux spéciales dédicaces...

Spéciale dédicace à Sylvain





Spéciale dédicace à Sarah





Et encore des photos (pas très triées...)