dimanche 6 avril 2008

5 avril: Las Vegas Parano

On a survécu à une journée à Las Vegas. On a les pieds en feu, le portefeuille amaigri, les rétines brûlées par les néons et les tympans crevés par le gling-gling des machines à sous, mais on l'a fait !

On a traversé une bonne dizaine de casinos, cinq galeries marchandes, petit déjeuner au mousseux, dîné dans le buffet le plus chic de la ville, sorte de téléscopage entre un Flunch et une brasserie Bocuse, marché sur dix kilomètres sur le Strip, quartiers glauques compris, et sans compter les kilomètres parcourus dans les casinos à la recherche de la sortie, écouté Bruce Willis jouer de la guitare, croisé Elvis Presley, et même gagné de l'argent (un peu).

Alors, évidemment, pour tout raconter, ça fait beaucoup - j'espère que les photos complèteront utilement.

Vous faites plus grand en vrai qu'à la tévé

La démesure ne passant pas totalement en photo, il faut imaginer, par exemple, que la mini-tour eiffel qui doit traîner en photo est à l'échelle 1/2.
Oui, oui, je sais, en photo on dirait qu'elle fait 25 mètres, mais non. Elle en fait 150. Tout comme la pyramide dans laquelle nous dormons, qui est à l'échelle exacte de celle de Gizeh.

Mais quand tous les casinos font, chacun, plusieurs hectares, quand la rue principale compte douze voies, ça fausse un peu la perspective. Ce qui nous a d'ailleurs coûté cher, puisque "ça a pas l'air bien loin, on y va à pieds".

D'autant que, dans les casinos, c'est facile de rentrer, mais sortir ou trouver un point précis, quel qu'il soit, n'a rien d'évident.
C'est un peu comme à Ikea, mais en plus grand, et sans les raccourcis : il faut passer partout (et surtout par les machines à sous) pour trouver les trucs utiles, que ce soit les restrooms, le restaurant, le comptoir de l'hôtel ou, pire, et là il faut avoir une boussole et de la mémoire pour reconstituer son trajet initial, la sortie.

La réalité, c'est un concept relatif

Un autre élément déstabilisant (et qui participe à la perte de toute notion de temps), c'est la manie des ciels bleus.
Vous allez me dire, Vegas, désert, fait chaud, évidemment que le ciel est bleu.

Non, là, le ciel est bleu dedans. Le plafond, quoi. Avec des nuages, des levers de soleil, et même parfois des orages, avec pluie et éclairs, oui, oui.
Jumelé avec une reconstitution (généralement plutôt, euh, disneylandienne) de, dans le désordre, la Rome antique, Venise, Paris, un souk oriental, l'effet est assez saisissant.

Quand on retrouve deux secondes de lucidité, ce qui est super-facile en nous lisant et beaucoup moins in vivo, on se dit que c'est complètement con, et qu'une verrière serait plus naturelle et appropriée.
Mais, 98% du temps, on est plutôt en mode Garance (ou autre fille d'un âge compris entre 2 et 6 ans) au pays des merveilles : on trouve tout très très beau, et très bien imité, on admire les gondoliers barbotant dans le canal (en intérieur, toujours, bien sûr), on trouve ça génial, et on file remettre quelques dollars dans une machine à sous.

On a ainsi lentement remonté le strip, pendant que la ville s'éveillait sur le coup des 17 heures (à vue de nez, ici le temps n'existe pas), puis, à la nuit tombée, on s'est lancés dans l'aventure de se rendre downtown : c'est à côté, puisque c'est juste au bout de la rue !

Walk on the empty sidewalk

Oulala, que c'était pas une bonne idée. En effet, entre le Sud des gros casinos kitsch, et le nord des vieux casinos kitsch (mais autrement), il y a cinq kilomètres de rien, mollement éclairés par quelques wedding chapels pas super tentantes et des motels, qui ont, certes, le charme discret de ces établissements pas rénovés depuis 1970 et dans lesquels les méchants des films de Blaxploitation élisent domicile, mais l'inconvénient de laisser à penser qu'un méchant va apparaître à tout moment.

Et là, plus de taxis, plus de valets pour appeler de taxis, plus d'arrêts de bus, plus rien, en fait.

De l'ombre à la lumière

Enfin, après un demi-siècle de marche environ (à vue de nez, on a du faire 15 kms dans la journée, quand même), des néons sont réapparus au loin : Fremont Street, enfin !

Une rue piétonne (c'est dingue), avec pleins de casinos à l'ancienne, avec des milliers d'ampoules (pas à économie d'énergie, vu la chaleur dégagée) pour faire clignoter tout ça, une faune légèrement différente, sensiblement plus "girl next door" et joyeusement éméchée. Après le désert de parkings et de boutiques de tatouage sales, ça.... repose, paradoxalement.

Soudain, à minuit, tout s'éteint.
Le moment, non pas de se souhaiter bonne année, mais pour un son et lumières, la dite rue étant recouverte d'une tendue qui fait aussi écran géant. Bon, on peut débattre sur la qualité artistique du spectacle, globalement pas pire qu'une projection le huit décembre place des terreaux, mais l'ambiance est joviale.

On finit la soirée au Golden Nugget, dont le nom, depuis notre découverte du Nevada à Carson City il y a déjà bien longtemps, nous inspire. On fait bien puisque, pour disperser le goût amer de notre traversée du désert, il nous offre, coup sur coup, d'abord un gain colossal de 20 $, puis, dans un des bars du casino, un concert de vieux routiers, efficaces, drôles, et avec le sosie de Bruce Willis à la guitare pour ne rien gâcher.

L'occasion aussi de découvrir que les américaines, quand elles s'amusent, font vraiment yiiiiiii comme Sharon Stone dans Casino, et pew comme Jackie dans That 70's show.

Demain, retour sur la route et à San Diego, avec des vrais morceaux de route 66, dont le Bagdad Café !

La route





Les photos



1 commentaire:

romain blachier a dit…

ben enfin de l'aventure urbaine cette visite de Las Vegas

www.lyonnitudes.fr